Au revoir, Monsieur Schmoll!!!
Hier soir, Eddy Mitchell a donné à l'Olympia son dernier concert de sa série de 3 dates. Et cela est un petit évènement car, comme il l'a proclamé à corps et à cri depuis deux ans maintenant, il donnait le dernier concert de sa toute dernière tournée, et il ya donc fort à parier que nous ne reverrons plus jamais Monsieur Eddy sur une scène.
Heureusement, j'ai eu l'occasion d'assister à cette tournée en allant le voir à Lyon dans la Halle tony Garnier en novembre dernier, et je pourrais donc dire que j'ai vu ce monstre sacré de la chanson française en direct live.
Quand j'étais petit (ca y est, je joue encore au vieux con), on avait coutume de comparer, voire d'opposer Johnny Hallyday à Eddy Mitchell; et j'avoue que très vite, j'avais choisi mon camp: celui de Schmoll (le surnom donné à Mitchell, j'ai jamais compris pourquoi). Pourquoi? Sans doute à cause de son amour immodéré pour le 7e art, de l'émission la dernière séance qu'il présentait dans le cinéma juste à coté de chez moi, de sa personnalité, plus discrète et plus spirituelle de Jean Philippe Smet, mais avant touten premier lieu car ses chansons me touchaient plus, grace notamment à son immense talent pour trousser des balades magnifiques qui restent gravés dans nos mémoires.
Il suffit que j'entende simplement "C'est pas perdu puisque tu m'aimes" (les premières paroles du Cimetière des éléphants) pour que me revienne en mémoire des tonnes d'image de mon enfance. De même, dès que mon fils est né, je me suis mis à lui chanter tous les soirs auprès de son berceau "Couleur menthe à l'eau" (juste avant Allo maman et juste aprés Je l'aime à mourir, selon un rituel immuable), de telle sorte que dès qu'il entend cette chanson, encore aujourd'hui, le fiston la reconnait entre mille. Et j'aurais encore plusieurs autres anecdotes prouvant qu'Eddy Mitchell a compté dans ma prime jeunesse.
C'est pour cela que même si Eddy Mitchell ne voulait pas faire un concert où l'hommage mortifère prenait le pas, et gardait une couleur punchy, avec notamment un big band trés brillant, la nostalgie et même la mélancolie était forcément présent au rendez- vous de cette tournée. En effet, lors de ces concerts d'adieux, Eddy voulait quand même marquer le coup et faire un bilan de sa carrière, présentant toutes les chansons dans le contexte de l'époque avant de les interpréter. Et à la fin du concert, les yeux s'humidifiaient forcément, d'autant plus qu'il finissait son dernier rappel avec une chanson issue de son dernier album, dans lequel il insiste lourdement sur le fait qu'il ne fera pas de come back, au cas où certaines personnes mettraient un peu en doute sa parole, comme les Rolling Stones qui annoncent leur adieux à la scène tous les 2 ans!!!
Mais Monsieur Eddy a, parait-il, vu Henri Salavador ou Aznavour faire des prestations scèniques assez pathétiques à 80 ans passés, et il préfère donc laisser une image pas trop écornée lors de ses derniers concerts.
Ce n'est pas totalement un adieu, puisque Eddy Mitchell continuera à enregistrer des disques ( sa passion de la musique reste intacte) et à jouer au cinéma (qui ne lui pas vraiment donné la carrière d'acteur qu'il méritait), mais ce dernier concert à l'Olympia méritait bien ce modeste coup de chapeau que je lui donne aujourd'hui...