La permission de minuit: Hijo de la luna
Personnellement, j'avais déja entendu parler de la maladie des enfants de la lune, mais je pensais que cela n'existait pas réellement, que c'était juste le genre de pathologies inventés aux personnages de fiction pour les rendre plus oniriques et plus étranges.
En regardant en DVD La permission de minuit, film français sorti en mars dernier, et même si c'est également une oeuvre de fiction, je me suis aperçu que cette maladie, appellée en terme médicaux xeroderma pigmentosum (on va rester sur les enfants de la lune, vous en pensez quoi?) était bien authentique, et concerne des enfants qui ont des réactions cutanée excessives à l'exposition solaire, et qui ont mille fois plus de chances que les autres de développer des cancers de la peau..
Bien sur, ces cas sont extremement rares, mais il était étonnant que le cinéma ne s'était jusqu'à présent jamais interessé à ces enfants, et les premières scènes du film, où 6 de ces jeunes malades sortent d'un bus habillés des pieds à la tête d'une combinaison qui fait penser à celles d'un spationnaute, afin de pouvoir affronter la lumière du jour , instaurent un climat trés cinégénique et trés esthétique.
Progressivement, le film va se focaliser sur un seul de ces enfants, Romain, et surtout sur la relation trés étroite et trés intime qu'il entretient avec son dermatologue qui le suit depuis tout petit. Et ce médecin, chirurgien trés réputé dans le secteur de la recherche contre cette maladie, c'est Vincent Lindon qui l'incarne.
Et une nouvelle fois, l'acteur dont j'ai déja parlé récemment dans ma chronique du film Pater, nous montre une fois de plus l'étendue de son immense talent . En effet, que ce soit dans des rôles aussi éloignés que le maçon taiseux et ignare de Mademoiselle Chambon, ou ce médecin érudit, Lindon arrive à nous rendre ces personnages tellement humains, malgré leurs failles et leur faiblesses.
Ici, le médecin en question va se trouver totalement tiraillé par un cas de conscience car, en fait, il a été appellé à siéger à l'OMS à Geneve. Ce qui veut dire abandonner ses patients, et bien évidemment parmi eux, ce jeune Romain, avec qui il avait instauré une relation aussi intime. Ce médecin va d'ailleurs refuser d'annoncer la nouvelle à Romain, alors même que sa remplacante (la toujours craquante Emmanuelle Devos) est déja en place, et Lindon arrive à nous faire partager le moindre de ses doutes et ses trésaillements.
Tout n'est pas forcément à la hauteur de cette relation qui ressemble tant à un lien père fils, mais il n'empêche : La Permission de minuit est un très beau film qui n'a pas connu le succès public qu'il méritait à sa sortie. Peut-être que les césars l'année prochaine réquilbront la balance et rendront justice au moins à Lindon pour sa prestation dans ce film.