Focus sur deux drames US "gay friendly"
Allez, encore un article regroupant deux films vus en DVD en toute fin d'année dernière et que je n'ai pas encore eu l'opportunité de chroniquer. Il s'agit de deux films américains traitant de sujets sombres et sérieux (mes genres préférés). Ben oui, mon article sur mes comédies américaines du moment n'avait donné envie à personne (le mec pas rancunier pour un sou), du coup, je me remets au drame illico presto.
Ce sont des films dont on en a beaucoup entendu parler, même si l'un est réalisé par un metteur en scène trés confirmé, et l'autre par un novice en cinéma, mais pas dans un autre domaine (la mode) où il est une sommité. Un point commun entre ses deux films, leur thème en commun, l'homosexualité, même s'il est traité de façon plus militante et plus frontale dans le premier que dans le second, où l'homosexualité est juste un élèment du personnage principal:
1. Harwey Milk
De quoi ca parle : Le film retrace en fait les huit dernières années de la vie d'Harvey Milk. Dans les années 70, il fut le premier homme politique américain ouvertement gay à être élu à des fonctions officielles, à San Francisco en Californie. Son combat pour la tolérance et l'intégration des communautés homosexuelles lui coûta la vie. Son action a changé les mentalités, et son engagement a changé l'histoire.
Verdict : Comme je le disais dans ma critique du dernier film de Gus Van Sant sorti en salles, Restless, je préfère sa veine classique que plus exprimentale. Et Harwey Milk fait incontestablement partie du versant le plus accessible de l'auteur. Portrait passionné- et souvent passionnant- du militant pour les droits civiques des homosexuels, le film est porté par une saisissante interprétation de Sean Penn qui a justement reçu l’Oscar du meilleur acteur pour ce rôle.
Dans une réalisation dans l'ensemble assez classique, mais portée par une reconstitution ultra juste et réaliste des années 70, Gus Van Sant retrace le parcours et l’ascension politique de ce prosélyte de la cause gay qui mourra sous les balles quelques années après le début de sa carrière politique alors même que les causes qu’il défendait étaient reconnues par tous.
Manque juste à cette fresque sincère et intègre un vrai souffle qui aurait permis de se captiver totalement pour le destin de ce type hors du commun.
De quoi ca parle : Adapté d'un roman éponyme du Britannique Christopher Isherwood, A Single Man dresse le portrait de George Falconer, un professeur d'université d'âge mûr, dont le compagnon meurt dans un accident de voiture. Huit mois plus tard, "se réveiller chaque matin est une douleur" pour George qui perd le goût de vivre, malgré le réconfort apporté par sa vieille amie Charley, elle aussi rongée par la solitude. Témoin de cette dérive, un jeune élève, nommé Kenny, se rapproche de lui.
Verdict: Contrairement au film précédent, celui ci est le premier de son auteur, mais le réalisateur a suffisamment de renommée pour attirer l'attention.
En effet, du premier film du génial créateur de mode Tom Ford, on pouvait s'attendre à une oeuvre extremement travaillée et stylisée, et effectivement, des les premières images, on est subjugé par la beauté visuelle qui se dégage de ce film, au sujet terriblement sombre. Et là, très bonne nouvelle: contrairement à certains films, la beauté des images n'oblitère pas la force de l'intrigue et le scénario recèle en son sein une idée que j'ai trouvé très belle : Falconer, persuadé à son lever qu'il mettra fin à ses jours dans la soirée, ne va, au cours de la journée que faire de belles rencontres qui pourrait influer sur son projet initial. Et la mise en scène suit cette évolution psychologique: couleurs marquées au début, elles deviendront plus lumineuses à la fin du journée, qui se terminera par une cruauté doucement ironique.
Et la prestation de Colin Firth, juste avant son rôle dans le discours d'un roi qui le consacrera définitivement , éblouissante de sobriété et de douleur contenue, achève de faire de cet single man une excellente fréquentation.
Bref, pour les deux films, pas forcément des chefs d'oeuvre, mais de très belles oeuvres à vous conseiller sans la moindre hésitation.