Baz'art  : Des films, des livres...
30 novembre 2012

Un capital sympathie largement entamé

Le_Capital_Foto_pel_cula_1666_Lors de ma chronique du film dans la maison de François Ozon, je me félicitais de vous avoir fait gagner des places pour un film qui m'avait emballé à 100%. Juste après l'Ozon, je vous faisais gagner des places pour voir le Capital  de Costa Gavras, et devant le déchainement de critiques assassines accompagnant la sortie du film en salles, je me suis dit que ca allait être difficile de prolonger le même enthousiasme que pour ce précédent film.

J'y suis quand même allé vérifier par moi même , histoire aussi d'en discuter avec mes lauréats (je n'ai d'ailleurs eu aucun retour des gagnants, pas bon signe, ca :o),et  puis quand même Costa-Gavras avait  tellement réussi sa première incursion dans le monde de l'emploi et la finance,  en 2006, avec « Le Couperet », où José Garcia, au chômage, tuait les candidats concurrents afin de retrouver un emploi.

Et, hélas,dès les premières minutes du film, j'ai vu qu'effectivement, j'aurais un peu de mal à le défendre.... La première scène où Gad Elmaleh interpelle le spectateur après que son patron fut victime d'un malaise sur son terrain de golf laisse déjà voir l'étendue des dégats : la scène sonne complétement faux, et le discours de Gad sonne creux, ampoulé, et l'acteur l'annone d'une  façon bien  peu naturelle, et complétement monocorde et guindée.

On sent d'ailleurs une pointe de gêne nous envahir à l'encontre de Gad Elmaleh, et elle nous lachera pas pendant toute la projection. L'idée d'utiliser un humoriste pour jouer un rôle de salaud arriviste pouvait être judicieuse pour conférer un peu d'humanité à ce personnage ( comme il l'avait justement fait et réussi avec José Garcia),  mais la facon dont Elmaleh joue, d'une raideur assez rare, plombe totalement cette idée. Erreur totale de casting, comme on en peu vu cette année ( en route vers les Gérards 2013?) , heureusement que Gabriel Byrne et  surtout l'épatante Cécile Salette livrent à côté une prestation impeccable.

Passée cette erreur de casting, le film n'est sans doute pas la catastrophe annoncée: Costa Gavras garde un vrai talent de filmeur et a gardé un certain sens du rythme et de la tension :  sa ballade entre les grands hôtels et les réunions dans les salles de conférence, les ministères et les yachts n'est pas ennuyeuse à suivre. L'intrigue, lorsqu'elle se dirige vers le coté thriller paranoiaque cher au cinéma loywoodien se suit avec un réel intéret, eu égard au métier de Gavras, les spectateurs concernés que nous sommes ne pouvant totalement se détourner totalement au sort de ce Marc Tourneuil. On en viendrait presque à éprouver de la compassion pour ces hommes aux costumes et voitures uniformément noires, mais je ne pense pas que cela était le but de Costa.

Mais le vrai problème du film réside dans son écriture, car, tiré d’un roman de Stéphane Osmont, le film  ne passe pas le cap de l'écran. La faut surtout à des dialogues proches du ridicule, qui passe pas du tout la rampe de l'oral «L’argent est un chien qui ne demande pas de caresses, mais qu’on lui lance la balle de plus en plus loin afin qu’il la rapporte à l’infini». Des réparties qui  manquent cruellement de finesse et apparaissent n’être qu’un pure verbiage permettant à Costa-Gavras de faire dire ce qu’il croit bon de dénoncer.

Dans le capital, la vision du  monde de la finance est réduite à une trop simple caricature,  un jeu grandeur nature où les riches saignent le pauvre. Tout est vulgarisé et simplifié à l'extrême, et cette schématisation dessert forcément le film.  Les subtilités du monde de la banque et de la bourse m'avaient parues bien plus difficiles à saisir dans Margin Call, mais cela rendait du coup le film bien plus riche, complexe et crédible que ce Capital qui hésite entre satire et pamphlet  parfois réactionnaire ( le passage sur les jeunes et la console) et moralisateur.

Le Capital a donc le grand tort d'enfoncer des portes ouvertes sans la nuance requise, et sans la touche d'humour. qui aurait été salutaire.

 Bref, si vous avez pas gagné à mon jeu concours ( vous aviez été trés nombreux à participer) , vous n'avez pas forcément à le regretter... Vous voyez comme je suis sympa comme type!!!

Commentaires
C
Alors celui-là dans mes classements 2012, remporte la palme du pire film que j'ai vu. J'ai passé un vrai moment de calvaire, je me suis même endormie (ce qui est rare!) et je suis sortie dégoûtée d'avoir sacrifié d'autres films qui me tentaient plus pour voir ce "navet".
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B
@djahann: euh j'aurais pas dit ca moi...au ciné je l'ai jamais trouvé tres bon :o)<br /> <br /> @potzina ; ah je regarde peu la pub donc sa pub sfr je suis passé à coté mais tu me donnes sacrément envie de la voir du coup :o)<br /> <br /> @isa : ah c sur reserve toi plutot sur des films qui valent le coup<br /> <br /> @aurore : ah le couperet c'était autre chose c sur, le roman je l'ai pas lu j'aurais du<br /> <br /> @renette71 : heureusement qu'on est pas tout le temps d'accord, ca serait trop prévisible et tristoune sinon...et tant mieux si le film a aussi ses fans...par contre moi j'ai plutot bien aimé les passages avec le mannequin...étant un homme je peux piger qu'une telle beauté lui fasse tourner la tete :o)
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R
Et bien pour une fois je ne suis pas d'accord (et oui ça arrive !). Je me suis réellement régalé avec ce film, je ne suis pas une fan de gad mais je l'ai trouvé pas mal. Le seul hic , à mon goût , a été l'histoire avec ce mannequin ça re rimaît à rien. Mais bon Philou ne t'inquiète pas je reste fidèle à ton blog justement parce qu’il y en a pour tous les goûts. Bonne continuation.
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A
Tu confirmes ce ue j'ai entendu. Dommage, j'avais aimé Le Couperet ... Mais gad passe très mal de la scène à l'écran, comme le roman ui a donné ce film !
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I
J'hésitais à la lecture des critiques , et je ne suis pas totalement fan de Gad Elmaleh ... donc je pense que je vais m'abstenir. Mes occasions d'aller au ciné ne sont pas nombreuses , autant essayer d'y voir de bons films.
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