Un Möbius aussi embrouillé que le noeud du même nom
Hélas, trois fois hélas, pour moi qui préfererais quand même vous inciter à aller en salles plutot que de rester devant votre canapé, mais, pour cette semaine, les deux chroniques des films vus au cinéma ne seront pas forcément bien positives, alors même que depuis 2013, j'avais réussi à faire montre de pas mal d'enthousiasme tant ce que j'avais vu m'avait séduit.
Car comme avec Syngue Sabour, il s'agit d'une chronique déceptive, tant j'attendais beaucoup de ce Möbius annoncé depuis pas mal de semaines comme le grand film du retour d'Eric Rochant.
J'attendais énormémement de ce film car si je ne suis pas fana du tout du cinéma d'espionnage, car en général, je ne comprends jamais rien aux intrigues à base de CIA et de KGB, il avait totalement réussi à me passionner voilà près de 20 ans, avec ses Patriotes qui portaient haut la flamme du très bon cinéma,à la fois complexe et très bien construit.
Depuis lors, je cherchais un autre très bon film d'espionnage tout aussi interessant, et excepté Espions de Nicolas Saada, j'en étais pour mes frais, même si je suis loin de les avoir tous vus. J'étais notamment passé à coté de La Taupe l'an dernier dont on m'avait dit le plus grand bien, mais dont je craignais, comme toujours, de m'embrouiller totalement avec une histoire dont on ne comprenait pas les tenants et les aboutissants.
Pour orchestrer son « grand » retour aux affaires, Eric Rochant a su s’entourer d'un casting en or, puisque « Möbius » compte dans sa distribution Jean Dujardin, enfin de retour après son triomphe américain, mais aussi Cécile de France et Tim Roth.
La Bande annonce laissait entrevoir un thriller d'espionnage mystérieux et centré sur une histoire d'amour impossible, et forcément tout cela excitait énormément ma curiosité.
Malheureusement, je dus vite déchanter car, hélas, un casting luxueux et de jolis décors ( le film se déroule essentiellement à Monaco, ) ne font pas un film et ce « Möbius » se distingue surtout par son manque de rythme et surtout par les invraisemblances de son scénario, ce qui ne pardonne pas pour un film de genre, car tout cela a rendu le film aussi incompréhensible que ce que je pouvais redouter .
Résumé des faits : Jean Dujardin joue donc un espion russe ( incongruité que l'acteur n'arrivera jamais à rendre crédible) qui se fait appeler tantôt Moïse, tantôt Grégory Lioubov et qui débarque à Monaco, pour le compte des services secrets russes, histoire d’enquêter sur les agissements troubles d’un homme d’affaires mafieux. Sur sa route, il croise une jolie jeune femme, qui joue probablement un double voire un triple jeu.
Voilà j'admets que ce pitch est un peu mince, mais c'est à peu près tout ce que j'ai compris à l'histoire, mais en fait tout cela est évidemment bien plus complexe que ca, le pire étant les séquences censées se passer à la CIA qui rendent l'intrigue vraiment trop compliquée à suivre ( faut dire que ma journée de boulot était particulièrement épuisante et que j'avais peu dormi la veille, mais à en croire les critiques des spectateurs dans Allo Ciné, je suis loin d'être le seul à être passé à coté de l'histoire).
Et l'histoire d'amour à coté aurait pu être magnifique et aurait pu me bouleverser, mais hélas, elle est entachée de dialogues qui sonnent faux (j'aime tes bras, des vrais bras d'hommes, tu me les prêtes, dis?) qui faisaient un peu ricaner la salle, et qui surtout m'ont empeché de vibrer pour cette histoire qui aurait du enflammer le fleur bleue que je suis.
Heureusement, deci delà , quelques belles scènes surnagent et laissent voir ce que le film aurait pu être, notamment vers la fin une séquence très forte à base de téléphones portables et de jeu de dupe dans lequel Dujardin tente d’esquiver un appel pour conserver son intégrité ou une autre dans un ascenseur où Dujardin doit se débarasser d'un sbire du méchant.
Hélas l'ensemble n'est pas aussi palpitant que ces rares moments de beauté fugace, et faute d'un véritable travail d'écriture, Möbius restera, et je déplore totalement, au stade d’essai raté…