End of Watch: une plongée à l'intérieur de la LAPD!
Entre deux films sentimentaux qui relatent des histoires d'amour plus belles et tragiques les unes que les autres,j'ai quand même un peu de temps pour changer de fusil d'épaule et voir des films dans un genre totalement différent, pour ne pas dire complétement opposé.
Ainsi, cet End Of Watch , que je viens de voir pendant mes vacances en DVD ( il est sorti le 27 mars dernier, édité par Metropolitan), et qui est le dernier film en date réalisé par David Ayer.
Ce metteur en scène est reconnu comme un des spécialiste du film policier musclé et réaliste, qui avait notamment permis à Christian Bale de livrer une performance mémorable dans le très réussi Bad Times auquel ce End Of watch fait parfois penser. David Ayer avait également mis en scène un « Au bout de la nuit »que j'avais trouvé un peu plus convenu.
Le réalisateur, ancien policier, trace toujours la même route reprend deux des thèmes présents dans ces deux réalisations : le duo de frères d’armes et l’univers des "cops".
Si suivre le quotidien de deux équipiers n'est pas franchement quelque chose de terriblement novateur dans le cinéma et surtout les séries américaines, il y a ici une vraie originalité dans le traitement choisi
En effet, la plupart des images proviennent de caméras inscrites dans le récit comme la caméra que Taylor tient à la main et avec laquelle il se filme soit-disant pour un projet d'étude, sans parler de celle qu'utilise un des membres du gang hispanique quand il part en virée. Pretexte aussi original qu'un autre pour faire un film "found footage" comme c'est très à la mode et dont j'ai déjà parlé dans ma chronique de Sinister.
En effet, ce End of watch nous montre a travers ces images filmées sur le vif , le quotidien violent et dur de deux officiers de polices Bryan (alias Jake Gyllenhaal) et Mike (alias Michael Peña) qui qui nous plonge au coeur des quartiers chauds de L.A . Amis dans la vie et partenaires dans la rue, ils sont inséparables et peuvent à tout moment compter l’un sur l’autre. Ils affrontent ensemble un danger quotidien avec brio et professionnalisme.
Avec End of watch, on retrouve la tension et la description brute d'une violence assez peu stylisée, et qui donne une force indéiable au propos. Ce film est clairement un hommage à la LAPD et à ses policiers les plus exposés, ceux qui se coltinent les quartiers les plus chauds de LA, là où la guerre des gangs est une occupation quotidienne, sans cocardisme outrancier mais avec une vraie ferveur, mais évite, la plupart du temps, et ce grâce à l'intelligence de la mise en scène, le film de propagande sur ces héros de l'impossible.
Incontestablement, on est plongé au cœur même de l’action, de par cette technique de tournage. Le montage très dynamique à partir de ces différentes sources donne un rythme incontestable à cette histoire en soit assez classique, avec une alternance entre des scènes d'action punchy et de longues discussions entre le wasp et le latino , qui permettent la consolidation de leur amitié.
Car, sans doute ce qui est le point essentiel et le plus passionnant du film, c'est assurément cette relation entre ces deux hommes et la facçon dont elle est décrite. Ces deux gars font partie de la grande famille de la police qui est le fil conducteur de leur vie mais ils sont liés par ce lien indéfectible d’amitié, par cette complicité et cette loyauté qu’ont su rendre Jake Gyllenhaal et Michael Peña à la perfection à l’écran.
Si la fin, exagérement ampoulée, est un peu plus décevante que le reste, cet End of watch reste un excellent film, si vous avez envie d’un film étonnant dans sa réalisation, joué à la perfection et qui bouge pas mal, ce film est incontestablement celui la.
Dans les bonus de ce DVD Près de 3/4 d’heure de scènes coupées au montage qui nous plongent encore plus profondément dans l’univers des 2 policiers : scènes rallongées, scènes inédites et des scènes alternatives. Un excellent prolongement du plaisir que nous apporte le film.
Par ailleurs, on a également 5 petits modules qui racontent brièvement le film. Quelques redondances, beaucoup d’images du film, quelques interviews. On reste sur de la promotion traditionnelle, loin d'être indispensable .