Conférence de presse du Festival Lumière 2014: j'y étais
Jeudi dernier, pour la première fois depuis que le Festival existe, je n'ai non pas assisté à la soirée de présentation publique de la programmation du Festival (comme je l'avais fait les dernières années), mais j'ai eu envie - et la possibilité- de passer de l'autre côté du miroir, à savoir celui des médias, afin d'assister à la grande conférence de presse de la 6ème édition du Festival, qui aura lieu du 13 au 19 octobre.
En même temps, en voyant à quel point le Hangar des Frères Lumière était noir de monde en pleine matinée de semaine, je me suis dit que je n'étais pas tout seul à avoir eu ce (petit) privilège...
Mais comme le buffet petit dejeuner était excellent (miam, la brioche au pralines, spécialité lyonnaise s'il en est), je n''ai pas fait longtemps ma fine bouche et, dès que les portes de la salle Lumière se sont ouvertes, j'ai essayé de me trouver une petite place pas trop loin de la scène histoire de voir Monsieur Frémeaux en live mais pas trop proche non plus pour ne pas m'abimer les yeux sur le grand écran, vu que lors de cette conférence de presse, le but est quand même de visionner pas mal de teasers et de vidéos soit en rétrospective de l'édition précédente, soit en amuse gueule de l'édition à venir.
Et la toute première vidéo présentée ce jour là lança la matinée sous de très bons auspisses, puisqu'on a eu droit à une superbe rétrospective du Festival de l'an passé, avec en bande sonore la très belle version de "Bang Bang" de Nancy Sinatra- BO mémorable des 2 Kill Bill- que Mélanie Laurent- accompagnée de la chanteuse Irma- avait proposé lors de la cérémonie du Prix Lumière l'an passé, devant un Tarantino visiblement très ému et devant également+
Un Thierry Frémeaux toujours aussi à l'aise à l'oral (une qualité que je ne peux que lui envier), toujours un peu moqueur et taquin (contre les journalistes, mais aussi les représentants des collectivités locales, les entreprises privées mécènes du festival, les chauffeurs bénévoles parfoisun peu inexperimentés...), mais toujours aussi passionné et enthousiaste à l'idée de défendre son bébé, puisque sans lui- et sans son carnet d'adresse très fourni-, ce Festival Lumière n'existerait très certainement pas.
Un Festival qui se propose en objectif principal de revisiter l'histoire du cinéma dans sa globalité, notamment grâce à l'apport du numérique et qui est devenu incroyablement populaire, et quasi incontournable en à peine 5 années, c'est dire si le tour de force de Sir Frémaux et toute son équipe est assez incroyable, et les chiffres que le maitre de cérémonie a avancé en terme de fréquentation l'an passé ont démontré à quel point cette ferveur populaire était indéniable.
Et évidemment, pour prolonger du mieux possible cette ferveur, Thierry Frémaux savait qu'il était attendu au tournant et qu'il lui fallait, au risque que ce festival descende d'un cran en terme de notoriété et de fréquentation, dégainer un nom du même niveau qu'un Tarantino, dont la disponibilité, le sens de répartie et la relation avec le public lyonnais resteront forcément dans les annales du Festival pour les années à venir.
Ce Prix Lumière, avant de nous en dévoiler l'identité du bénéficiaire, Frémaux nous a annoncé le considérer un peu comme un Prix Nobel du cinéma, un prix qui distingue "une contribution exceptionnelle à l'histoire du cinéma et qui revient à un cinéaste ou à un interprète pour l'ensemble de son œuvre ou de sa filmographie".
Et pour cette 6 ème édition, Frémaux a sorti de son chapeau un nom qui a visiblement fait l'unanimité auprès du public présent qui poussait des cris de joie mais surtout de soulagement lorsque le public a commencé à comprendre, avec les indices dissiminés habilement dans une petite vidéo à suspens, l'identité de ce Prix Lumière 2014, certainement le cinéaste espagnol le plus connu au monde (ex aequo avec Luis Bunuel si on y inclut à mon titre les réalisateurs décédés à mon titre), à savoir Pedro Almodovar en personne.
En effet le cinéma de Pedro Almodóvar correspond au plus haut point à l'idée du Festival Lumière: personnel et en même temps ultra référencé, tout en étant enjoué et bouleversant en meme temps. J'ai dit assez souvent sur ce blog à quel point tout film de Pedro Almodovar, un de mes réalisateurs fétiches, est forcément un évenement tant ce cinéaste nous propose à chaque des fois des projets d'une virtuosité et d'une inventivité incontestables.
Si l'on écarte volontairement son dernier, Des amoureux passagers de bien sinistre mémoire, force est de constater que Pedro se situe tout en haut de mon panthéon personnel, un des derniers génies vivants du cinéma, qui arrive, pratiquement à chaque film, à allier inventité permanente du scénario et magnificience de la mise en scène (généralement, dans le cinéma contemporain, on a l'un ou l'autre).
Pour l’occasion, Frémaux nous l'a promis, le cinéaste espagnol sera accompagné de l’actrice Penelope Cruz “en chair et en os”, lors de la remise du Prix le vendredi 17 octobre (on ne connait pas encore le film d'Almodovar choisi à cette occasion ni les films d'ouverture et de cloture, ces annonces arrivant souvent vers le mois d'aout) et on espère que Marisa Paredes ou Cecilia Roth, ses autres actrices fétiches soient également de la partie, lui qui a si bien su filmer les femmes. On sait aussi que Pédro en profitera pour présenter une sélection personnelle de films qui rendront probablement hommage à un cinéma espagnol et ça, on a super hate de le voir..
Et pour le reste de la programmation que Thierry Frémeaux a consenti à nous dévoiler ce jour là, on a comme toujours affaire à un programme très éclectique, allant du cinéma de Frank Capra aux western de Sergio Leone, en passant par "Rambo" ( le 1) de Ted Kontcheff à "Showgirls" de Paul Verhoeven (ah bon, ils font partie de 'histoire du cinéma, ces deux films là?) ainsi qu'une nuit des 4 alliens que, personnellement, je vais laisser bien volontiers aux fans du cinéma d'horreur.
Dans les curiosités, j'ai noté que Isabella Rossellini viendra présenter le Rosselini Project, destiné à restaurer les films de son père et figure du néo-réalisme italien Roberto Rossellini ainsi qu'un tour de chant de Catherine Frot ( dont le talent vocal a été dévoilé lors des 60 ans de Dominique Besnehard) qui reprendra les chansons de Bobby Lapointe.
Mais outre le Prix Lumière, l'évènement de ce Festival Lumière 2014 que j'attends le plus est certainement cette rétrospective sera dédiée au cinéaste Claude Sautet, disparu en 2000 et que Thierry Frémaux en personne avait rencontré à l'occasion d'une biographie écrite par lui meme et feu Michel Boujut en 1993.
J'adore l'oeuvre de ce cinéaste, ayant vu au moins 10 fois "Un Coeur en hiver" ou "quelques jours avec moi", et si une partie de la critique a tendance à sous estimer la portée de ce cinéma là, incontestablement, il dit énormément de choses sur la France des années 70-80 et cet hommage sera une belle occasion de lui rendre la place qu'il mérite largement au sein du cinéma français.
Bref, personnellement, j'espère vraiment être sur le pont à partir du 13 octobre prochain car tout cela me fait fortement envie, et si, de votre coté, vous avez envie de connaitre le détail de la programmation, c'est sur l'excellent et très complet site du Festival que cela se passe.
Festival Lumière Lyon 2013- Vidéo Hommage à Tarantino cérémonie de clôture