Baz'art  : Des films, des livres...
3 juillet 2014

Des orques aux ours :mes documentaires animaliers vus récemment en DVD

Bon, je sais déjà ce que vous vous dites en voyant le titre de ce billet... après un billet hier matin de sélection des 3 films de la semaine où il avait déjà mis plein de noms d'animaux dedans, voilà qu'il continue avec d'autres animaux... bref, il se foule pas des masses, le filou 49, et pour un peu, son blog risque de ressembler à une vraie ménagerie, ...

Alors certes, mes deux titres présentent quelques similitudes, toutefois les films en question ne sont pas les mêmes : en effet, si les films de mercredi dernier, à part pour "Dragons 2", renvoyaient à des métaphores animales, ici, avec les deux films en question, on est concrétement en présence d'animaux avec deux documentaires animaliers vus coup sur coup en  DVD...

Car j'ai beau ne pas être un grand fana de documentaires animaliers,  et être toujours un peu  réservé devant certains excès des militants de la cause animal, j'essaie quand même d'en suivre de temps en temps histoire de ne pas jouer les sectaires (ce principe a bien fonctionné lundi dernier concernant l'animation japonaise), et lorsqu'on m'en propose, il m'arrive parfois de dire oui, ce qui a été le cas avec ces deux documentaires suivants, pour des fortunes diverses :

1.Blackfish: SOS dauphins en danger

 

BlackfishQuelques jours avant sa diffusion dimanche dernier sur Arte sous le titre bien plus racoleur (étrange pour Arte, qui ne nous avai pas souvent habitué à cela) de l'orque tueuse" (on dirait un titre de série Z), j'avais vu en DVD ( juste avant sa sortie le 1er juillet; édité par Zylo) le même documentaire intitulé Blackfish (le surnom donné aux orques)  qui est sorti aux USA début 2013 et qui a fait l’effet d’une bombe dans l’industrie des parcs aquatiques SeaWorld.

Réalisé par Gabriela Cowperthwaite, ce film a surtout cartonné aux USA lorsqu'il est passé sur CNN en octobre 2013 – avec une audience de 21 millions de télespectateurs –, et a en effet complètement bouleversé les mentalités des américains qui adoraient se promener dans ces parcs aquatiques et qui ont été vraiment choqués par les conditions de captivité de ces orques, conditions qui ont entrainés, comme le démontre efficacement la cinéaste, la mort d'une dresseuse attquée soudainement par un de ces orques du Seaworld d’Orlando en Floride. Au cours d’une représentation, la jeune femme est attaquée violemment par Tilikum, une orque pesant plus de six tonnes avec laquelle  la victime avait l’habitude de travailler quotidiennement depuis des années.

Partant de ce drame  qu'elle a eu beaucoup de mal à comprendre, la réalisatrice a choisi de remonter le parcours de cette bête capturée en 1983 au large de l’Islande pour essayer de comprendre les sources de ce drame. Pour cela, elle a mené une enquête qui n'est vraiment pas tendre pour les responsables du parc qui négligent à la fois bien être des animaux ( que ce soit au moment de sa capturation puis de son installation dans le parc) et sécurité du personnel juste pour des questions de profit.

Se basant sur pas mal de témoignages toujours instructifs d’anciens salariés qui possèdent le recul nécessaire pour critiquer la direction de Seaworld, ce documentaire, presque un film culte aux USA,  est une charge sans pareille contre cette dernière. D'ailleurs, le fait que ce ne soient pas des militants extrémistes qui aient la parole, mais des anciens soigneurs, des chasseurs d'orques ou des spectateurs, bref des acteurs qui ont les arguments et la réflexion nécessaire pour appuyer leurs points de vue, est un plus indéniables au parti pris du film.

Alors, certes, effectivement on aurait aimé quand même parfois un peu plus de nuance et un débat un peu contradictoire, mais, à écouter Gabriela Cowperthwaite dans un des bonus du DVD, jamais la direction de Seaworld n'a daigné répondre favorablement à ses demandes d'intervention, et les éléments contre eux étaient tellement imparables que leur éventuelle défense était bien peu convaincante.

Bref, si on peut trouver que cinématographiquement, le film est un peu juste( pour comparaison, la scène sur un sujet similaire d'ouverture de "De Rouille et d'Os" de Jacques Audiard était autrement plus forte), je ne peux que m'incliner devant l'efficacité  et la force du message , la reconstitution de la scène de l'attaque notamment étant pour le moins percutante...bref, après avoir vu "Blackfish", j'ai encore moins envie qu'avant d'aller à Marineland, l'équivalent français de Seaworld, étonnant non?..

Film Clip: 'Blackfish'

Vous pouvez aller faire un tour sur la page Facebook de l'éditeur Zylo.
Et sur ciné trafic, vous pouvez également aller jeter un oeil sur les films sortis en 2014 

2. Terre des Ours :  Sibérie m'était contée...

TERRE-DES-OURS---sarbac

Avec Terre des Ours, un autre documentaire animalier, qui est également sorti en DVD  et Blu Ray le 1er juillet ( chez Orange Studio), on n'est plus du tout dans le même genre-polémiste- que pour Blackfish, mais plus dans un doc animalier classique qui nous montrent comment vivent des animaux dans leur quotidien, un espace naturel  et non plus artificiel comme dans les parcs marins.

Et comme le titre du film l'indique, ce sont les ours que ce documentaire, sorti en salles en février dernier ( et que le réalisateur Guillaume Vincent était venu nous présenter lors du dernier showeb) se propose de nous présenter, et plus précisemment les ours du Kamtchatka,  terre à l’état sauvage située en Sibérie  russe qui est en fait  le royaume des ours bruns. Le Kamtchatka, c’est un peu le bout du Monde, un territoire aux confins du continent eurasien, là où l’homme n’est pas vraiment le bienvenu. Les ours bruns y sont en effet environ 15 à 16 000 à y vivre, ou plutôt à y survivre, dans des conditions vraiment extrêmes.

Comme le cinéaste nous l'avait annoncé lors de sa présentation,  TERRE DES OURS est avant tout et surtout une prouesse technique assez rare : en filmant sans focale et gros plans,  jamais le spectateur ne s'est senti  aussi près des ours,  et jamais leurs griffes et les sons qu'ils produisent n'ont parues aussi impressionnants.

Les ours sont totalement placés au centre de son récit, les ours et la nature, particulièrement splendide de ce Kamtchatka que je connaissais si peu,  et assurément ce Terre des Ours vaut avant tout pour la somme des moyens techniques mis en œuvre et qui permettent de livrer au spectateur des plans exceptionnels, inédits, et surtout d’une grande majestuosité.Le Kamtchatka est cet endroit extraordinaire présentant notamment une dichotomie improbable  entre le froid sibérien et ces sources d’eau chaude.

Terre des ours nous livre donc des images exceptionnelles et rares de ce territoire incroyable où les ours ont réussi à s’adapter totalement au climat et à cette nature hostile. Et même si le film devait être encore plus beau sur grand écran, en Blu Ray , même 2D, c'est pas mal du tout niveau qualité de l'image, j'avoue!!

TERRE DES OURS - photo du film 4 - Go with the Blog

 Hélas, ce parti pris, n'empeche pas l'ennui de s'installer durablement, surtout pour ceux qui comme moi ont assez vite besoin de fictions ou d'un propos un peu plus consistant que voir un ours manger ou se déplacer, aussi belles soient ces images. Guillaume Vincent a tototalement refusé l'idée de fictionnaliser le récit, en se disant que le quotidien  des ours pris dans son aspect le plus brut qui soit (avec une mère qui reste avec ses petits au bout de 3 ans pour les laisser s'échapper et vivre leur vie) était suffisament forte et universelle pour susciter l'empathie du spectateur, petit et grand.

Or, que ce soit ma fille de 5 ans, qui pourtant adore les bestioles ou moi, le baillement a vite laissé la place à la sympathie suscité par les premières images.

Le propos est vraiment trop mince, et le commentaire lu en voix off par une Marion Cotillard atone,  et, qui selon le dossier de presse se voulait la plus simple possible pour se fondre dans le paysage parait creux et monocorde et finit de plonger durablement le spectateur. dans une douce et certes agréable torpeur, mais torpeur tout de même..

Bon, le DVD peremet de voir le film en version « bruits de la nature »qu’avec les sons naturels, sans voix off ni musique, mais personnellement je n'ai pas envie du tout de tester cette version là, trop peur que mes yeux se fermes totalement...

Comme quoi, et même si on peut le déplorer, il me faut un vrai propos- même polémiste- pour qu'un documentaire animalier me parle un tant soit peu!!

TERRE DES OURS - Bande-annonce [VF|HD] [NoPopCorn]

 Bonus du DVD et Blu Ray :

-         Making of (26 min)

-         Interview de Marion Cotillard

-         Interview de Guillaume Vincent

-         Clip de « Kamchatka » par Cécile Corbel

-         Vidéo d’enregistrement en studio de la BO

Commentaires
M
Depuis que j'ai vu De rouille et d'os, je ne vois plus les orques de la même façon. Je vais me faire huer, me faire tomater virtuellement mais tout ce qui concerne les animaux me laisse complètement indifférente. Le seul animal qui pourrait me faire regarder un documentaire animalier serait le crocodile. Encore que... Peur ultime même si la confrontation avec cet animal dans ma ville est quand même minoré.
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K
Ca me donne envie de voir Blackfish, moi qui adore les orques! Merci pour ces avis :)
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