Karen Brunon : la fille idéale (enfin) en pleine lumière!!
Avec la fin de l'année qui approche à toute enjambées, il est temps d'en finir avec les découvertes musicales de cette année 2014 en matière de chanson française, mon domaine de prédilection évidemment en vous parlant de Karen Brunon, un nom qui ne vous dit peut-être pas grand chose, alors même que l'artiste est loin d'être une débutante.
Si la carrière de cette artiste est effectivement très récente en tant que chanteuse, elle est en revanche reconnue comme une très grande violoniste depuis plusieurs années.
Premier prix de violon au conservatoire de Lyon, où elle se lie d'amitié, adolescente, avec l'incontournable Benjamin Biolay ( chouchou de ce blog), Karen Brunon forme, avec ce dernier ainsi que Keren Ann, le groupe Shelby (1999). Depuis, elle a accompagné sur scène ou en studio Etienne Daho, Vanessa Paradis, Mika, Woodkid, Charles Aznavour, Damon Albarn...
Karen sera la violoniste du groupe Circus, un projet mené par Caolgero, et y posera aussi sa voix pour une des premières fois en public. Plus de cinquante concerts en France, un disque d’or, enchaînement d’émissions de télé et de radio, succès critique et public…
Calogero lui met définitivement le pied à l’étrier dans le monde de la chanson, et qui aboutira assez logiquement à la finalisation de son premier album sorti il y a quelques semaines..
Un album intitulé La Fille idéale, réalisé non pas par Calogero mais par Biolay, et composé en partie par elle et par Biolay mais aussi Keren Ann, Chilly Gonzales, Elodie Frégé, Doriand... C'est la première fois que Karen Brunon apparaît sur le devant de la scène , et ce passage de l'ombre à la lumière a été pleinement réfléchi et donc pleinement maitrisé.
On pense pas mal à Françoise Hardy dans plusieurs chansons (notamment dans la très belle ballade " au cours de la vie, où le mimétisme est très prégnant), avec la même mélancolie dans la voix et le même amour pour des ballades et un ton un peu résigné, un peu las, malgré des textes qui laissent souvent efleurer l'espoir, et une tonalité de voix un poil moins haut que l'ancienne égérie des yé yés.
Le disque commence fort, par un magnifique introduction musicale intitulé « Cordelia », composée avec le génie québécois Chilly Gonzales, qui sert un peu de passerelle, d'intronisation dans le monde de la variété avec cette référence à sa formation classique avec une ligne mélodique claire et de toute beauté.
Même si tout l'album n'est pas forcément du même niveau avec deux trois morceaux un peu plus neutres, l'ensemble dégage quelque chose de très classieux, d élégant, de sensuel, et de chaleureux, et on sent évidement énormément l'influence de Biolay aux manettes tant plusieurs morceaux (dont la fille idéale qui donne le titre à l'album) sonnent énormément comme du Biolay.
Ayant affûtée ses armes durant de nombreuses années aux côté des plus grand, Karen Brunon en tire une synthèse pertinente, mélange de variété française et de pop anglo saxonne, tout en réusisssant à démontrer une singularité et un caractère évident.
"La fille idéale" est ainsi l’album d’une artiste qui a réussi à ne pas faire trop de compromis, ce qui est souvent le cas sur un premier opus, et d’assumer ses choix d'un univers alliant mélodisme et technique. Il faut dire que Karen personnifie à merveille ses compositions riches et denses.
Karen réussit parfaitement à mixer variété française et la pop anglo-saxonne, à l’image du très élégant et racé titre tout simplement intitulé" Rien" :
« La fille idéale » est donc un premier album plein de promesse qui, on l'espère, va permettre à Karen Brunon de se faire un nom et de s’installer durablement dans la paysage de la chanson française.