Difficile de passer à côté d’un concert de Benjamin Biolay lorsque ce dernier est de passage à Lyon… La relation entre l’interprète de « La Superbe » et la capitale des Gaules est tellement puissante puisque on ne vous l'apprend pas, c’est ici qu’il a fait toutes ses classes.
Élève au Conservatoire, Biolay aime à raconter à chaque passage à Fourvière qu'il n'imaginait pas du tout, lorsqu'il crapahutait en culottes courtes dans les travers du théatre antique, que quelques années plus tard, il reviendrait triomphant devant 5000 spectateurs l'acclamer tel un empereur romain.
Il en fait du chemin notre gloire locale, et dans le public, très diversifié en âge et en profil, il y avait sans doute pas mal de fans de la première heure,qui l'ont entendu débuter il y a 25 ans, dans les petites salles de la capitale des Gaules et de la périphérie.
Il est évident que le lyonnais enfin plutôt caladois est un fidèle du festival, et mercredi soir, ce n'était pas moins que son dixième concert réalisé dans le cadre des nuits de Fourvière (on ne pas va vous dire qu'on a vu les 10, mais pas loin quand même).
Malgré cette expérience, Benjy a confessé rapidement ressentir un trac évident qui, contrairement aux autres villes où il a l'habitude de se produire, ne part pas même au fil des morceaux, mais d'après ses dires, ce trac lui fait un bien fou.
Et même si son dixième album, arborant le nom du mont "Saint-Clair", oublie un peu Lyon pour rendre hommage à la- très belle, reconnaissons le- ville de Sète, où il tient désormais résidence, et qui selon lui, est un peu la " Face B " de Lyon, aucun lyonnais, aussi chauvin soit il, ne pourrait lui en vouloir.
D'autant plus que l'artiste caladois n'a pas oublié pas de chanter "Lyon Presque ile" en toute fin de concert, comme il le fait à chaque tournée qui passe sur Lyon.
A part ce tube local, le chanteur-comédien a déroulé, mercredi soir, une setlist puisée autant dans ses petites pépites méconnues tirées de ses premiers albums ("Les cerfs Volants", "Los Angeles", "Sans blesser personne"," Miss Miss")
Mais il n'a pas oublié non plus d'offrir au public quelques titres du fameux "Saint-Clair", disque aux sonorités très rock, qui portent tellement haut sa voix chaude et ses ballades aériennes qu'on ressent parfois une dimension quasi mystique, comme pour le lithurgique "Sainte Rita" .
Quant à "Parc fermé", "Comme une voiture volée" et "Comment est ta peine", les tubes marquants de l'avant dernier album , le vrombissant "Grand Prix", auront donné une pêche particulièrement contagieuse au public de Fourvière. Un concert idéal pour un beau moment de partage qui a duré 1h45 mais que tout le monde aurait aimé voir prolongé jusqu'au bout de la nuit .
Benjamin Biolay semblait particulièrement ému par l'accueil que lui a fait mercredi soir le public des Nuits de Fourvière. Mais l'émotion semblait totalement réciproque.
On était déjà fous de ses textes et ses musiques, sa façon de parler, sa mélancolie, sa voix, son côté entier.
Mercredi soir, au Théatre antique de Fourvière, on peut dire que Benjamin Biolay aura une fois de plus révélé toute sa superbe.