O my Darling: quand l'auteur de Schroder déçoit..
« Clarck approchait dangereusement des trente ans et ce qui le frappait le plus dans l'âge adulte était la quantité incroyable de problèmes qui se posaient sans qu'on les cherche et malgré tout l'application qu'on mettait à bien se comporter."
Si ce roman d’Amity Gaige sort en France chez Belfond en ce mois de mai 2015, soit juste un an après Schroder que nous avions lu et beaucoup aimé l’an passé, il fut écrit avant et profite certainement du succès de Schroder pour sortir en France.
Malheureusement, ce premier essai est moins réussi que ne l’était Schroder et on voit ici les maladresses et les défauts d’un premier roman, malgré une ambition et une plume incontestable.
Dissection au scalpel de la vie conjugale, avec ses compromissions et ses non dits, un peu comme l’est "la fenêtre panoramique" de Richard Yates, ou plus récemment et sur un mode plus thriller "les apparences" de Gylian Flynn, le premier roman d’Amity Gaige n'arrive malheureusement pas à la cheville de ses glorieuses références.
L'intrigue nous raconte la mauvaise passe que traverse ce jeune couple qui vient d'emménager dans une nouvelle maison et pointe du doigt les hypocrisies et les petites comédies que nous faisons aux autres et à nous-mêmes pour avancer dans la vie.
Les deux personnages principaux du roman ont connu un passé difficile, charlotte est orpheline et la mère de Clark, folle, vient de se suicider. La maison est étrange, ils y voient des ombres, y entendent des voix. Ce qui les trouble bien évidemment. Clark s'attache à un jeune garçon qu'il sauve de la noyade et il semble trouver un souffle nouveau grâce à cette amitié, mais malheureusement l’issue de celle-ci le décevra
Ce n’est qu’au bout d’une violente explication, avec son père qu'il retrouvera un certain équilibre pour se réapproprier sa vie.
Si on voit le message de l’auteur qui cherche avec ce roman à illustrer la difficulté que l'on a parfois à accepter la vie telle qu'elle est et à dépasser le poids du passé, il n’y a malheureusement rien de bien nouveau sur un sujet maintes fois lu dans la littérature contemporaine ( ah la fameuse résilience mise à toutes les sauces ou presque).
Et le volet fantasmagorique et onirique du livre, avec ces fantômes qui survolent la maison se mélange mal avec le portrait du couple.
L’ironie annoncée par le quatrième de couverture est hélas trop peu présente pour rendre ce livre un tant soit peu singulier
Bref un livre qui intrigue un peu au début, mais qui finit par devenir terne et assez fade. Dommage !!
Chronique de Simone H