L'éveil d'Edoardo :les jolis premiers émois sexuels d'un jeune et timide italien
Le cinéma transalpin a fait forte impression lors du dernier Festival de Cannes, bien qu'il soit reparti bredouille, les films de Mattéo Garrone (dont je vous reparle vite), Nanni Moretti et Paolo Sorrentino ont souvent emballé les festivaliers.
Si ces trois cinéastes sont désormais des réalisateurs qui comptent, il faut compter aussi sur une jeune garde du cinéma italien, qui nous propose, dans les sorties cinéma en France sur cette semaine et la suivante, deux jolis films, fragiles et sans beaucoup de moyens, sur un sujet assez proche : les questionnements existentiels de très jeunes garçons, à travers deux beaux portraits d'adolescents sensibles et touchants, même si l'intrigue et le traitement varie d'un film à l'autre.
Le premier film dont j'aimerais vous parler pour illustrer ce renouveau du cinéma italien est l'éveil d'Edoardo qui sort demain en salles .
Ce tout premier film du réalisateur Duccio Chiarini, qui a été projeté dans pas mal de festivals internationaux, nous plonge comme son titre l'indique dans l’histoire d’Edoardo, 17 ans, adolescent discret, qui se voit confronté le temps d'un été au temps des premiers émois. Maladroit et timide avec les filles, il découvre que le sexe est plus compliqué que ce qu’il pensait…
Secrètement Amoureux de sa meilleure amie Bianca, il doit faire face aux problèmes de couple de ses parents, de sa sœur qui ne pense qu’à faire des petits à son chien mais aussi à son meilleur ami qui veut absolument que les deux jeunes hommes perdent leurs pucelages pendant l’été. Sauf qu’Edoardo cache un secret. Il a une maladie de peau au pénis qui forcément va entraver sa relation avec le sexe féminin…
Le pitch pourrait faire redouter à une sous comédie à la Américan Pie, ou d'autres pochades bien lourdaudes avec vannes scatologiques à la clé, or heureusement, on est très vite rassuré, on est à des années lumières de ce cinéma là.
Excepté une petite scène avec une poulpe- on vous laisse imaginer le pourquoi du comment-, le film de Charini traite de ce sujets des premiers émois amoureux des adolescents en prenant le contre-pied des pochades traditionnelles et se mue très vite en un bien sensible récit , le secret que porte Edoardo , forcément difficile à partager avec les autres ( amis, parents, et encore moins éventuelles partenaires sexuelles) donne de l’épaisseur et un certain suspens à l’intrigue qui aurait pu sembler classique de prime abord
S’appuyant sur une écriture scénaristique nuancée et intelligente, le film contourne habilement les clichés et les caricatures et parvient à être optimiste et léger tout en étant profond et touchant. Un bien beau joli film à voir dès mercredi dans les salles proches de chez vous !!