Baz'art  : Des films, des livres...
23 mars 2016

Médecin de campagne, le retour du cinéma humaniste de Thomas Lilti

 

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Si j’avais eu la chance d’assister en septembre 2014 à l’avant première d'Hippocrate, l’excellentissime second long métrage de Thomas Lilti qui a connu le succès que l’on sait, ce dernier n’avait pu être présent lors de cette soirée annulant au dernier moment sa venue au Comoedia, afin d’aller récupérer son trophée du meilleur long-métrage au récent Festival du film francophone d'Angoulême laissant ses deux acteurs principaux, Vincent Lacoste et Reda Kateb se débrouiller  tant bien que mal avec les questions du public.

Heureusement deux ans après, Thomas Lilti était bien présent à Lyon pour venir débattre avec les spectateurs du comoedia fin janvier  lors d’une des premières avant première publique de son nouveau film  "Médecin de campagne", qui sort en salles ce mercredi 22 mars.

Et cela était vraiment une chance tant Thomas Lilti est à l’aise avec le public et possède l’humour et la répartie idéale pour ce genre de rencontre. Des rencontres dans lesquelles la profession médicale est forcément très présente,  puisque Thomas Lilti a la particularité d’être à la fois  médecin / metteur-en-scène, et surtout de réaliser des films qui abordent de manière frontale la thématique de la médecine.

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Lui-même médecin (il a définitivement  arrêté de pratiquer avec la sortie et le triomphe d’Hippocrate il y a encore deux ans,  il fait des films sur la médecine et comme il l’expliqua lors de l’échange, avec   toute la dérision dont je vous ai parlé  « C'est une façon comme une autre  de me racheter envers les patients que je ne soigne pas «.

Car après Hippocrate qui peignait la dure réalité du milieu urgentiste, le réalisateur poursuit son illustration du quotidien des professionnels de la santé avec ce nouveau film, qui comme le titre l’indique, se veut un hommage  à ces courageux docteurs qui exercent dans les campagnes reculées, malgré l’adversité, les journées qui n'en finissent pas, les heures passées sur les routes de villages en villages, le temps des soins et le temps de l'écoute.

Car évidemment, et le film le montre parfaitement, pour les personnes qui habitent dans ces coins reculés de la France, le passage du médecin c'est bien souvent le seul moment où l'on peut formaliser ses malheurs, ses conditions  de vie difficiles et son manque de moyens.

Ce nouveau long métrage est un beau portrait de ces  figures qui se croient irremplaçables, de sacerdoce et d'amour dévorant pour un métier.

D24A1620__c_Jair_SfezS'appuyant sur une intrigue basée avant tout la générosité et la solidarité, Médeçin de Campagne touche par son humanisme déjà présent dans le Hippocrate et fonctionne surtout grâce à la sincérité et à l’authenticité qui se dégage en permanence de son portrait tout en justesse

Le médecin  du film campé par  un François Cluzet particulièrement  convaincant et débarrassé de ses tics de jeu) s’est toujours investi à 100% et même plus pour aider ses patients auxquels il semble devenu irremplaçable, mais  le film commence lorsqu’il  devient lui-même à son tour gravement malade se voit forcé d'être remplacé par Nathalie, fraîche diplômée reconvertie,( la formidable et trop rare Marianne Denicourt)   Thomas Lilti a d’ailleurs  l'intelligence de démarrer son film sur cette révélation de maladie, ce qui nous permet de faire connaissance avec l’univers de ce médecin en même temps qu’arrive l’annonce de cette maladie et sa confrontation avec sa nouvelle acolyte, ce qui  est plutôt original.

La question de la maladie chez le médecin est d’ailleurs un des sujets intéressants du film, qui comme dans Hippocrate balaie pas mal de thèmes différents ( le maintien à domicile, les maisons de santé, l’autisme), sans doute un poil trop d'ailleurs en une heure quarante de temps.

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 Évidemment, la mise en scène épouse le décor du film et du coup perd un peu de la fièvre et de l’urgence (c’était le cas de le dire) de son précédent film, et ce coté classique, sans grosse prise de risque de la réalisation, peut parfois donner l’impression au film de ronronner gentiment…

Cette réserve mise à part, si Thomas Lilti prend son temps, cela nous permet surtout de prendre connaissance avec toute une galerie de personnages singuliers et attachants et d’insister sur l’humanisme et la bienveillance qui se dégage de ce film tendre et touchant, et finalement plus optimiste que ne l’était Hippocrate. 

Bande-Annonce - Médecin de Campagne

Commentaires
S
J'avais aimé Hippocrate, cela m'avait rappelé mes années d'internat.<br /> <br /> Le sujet de celui-ci m'intéresserait mais effectivement, je reste mitigée par la BA
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B
bon entre temps d'après ce que j'ai compris ton homme a fait du prosylétisme qui a porté ses fruits..ah c'est beau l'amour :o)
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A
Autant j'avais beaucoup aimé "Hippocrate", autant la BA de celui-ci m'a donné envie de passer mon chemin. Dommage car en effet le thème est vraiment important, et il mérite de sensibiliser un peu la population ...
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