Fronteras : de bonnes intentions mais à la fin un voyage au bout de l'ennui...
NDLR : la chronique qui suit est de notre jeune collaborateur Pablo et on tient à dire qu'on ne pense pas du tout la même chose u cinéma espagnol qu'on trouve en excellente forme- de truman à La Isla Minima l'an passé et sans oublier notamment Julieta qu'on avait vraiment adoré à sa sortie.
Fronteras qui est sorti le 31 août dernier est un film espagnol réalisé par Mikel Rueda et qui comporte malheureusement beaucoup trop d'imprécisions pour espérer la perfection et la preuve que le cinéma espagnol ne se porte vraiment pas bien en ce moment! Car après le singulier et inachevé "Julieta" du (pourtant!) géant Almodovar (que j'ai trouvé d'une mièvrerie sans nom), c'est "Fronteras" de Mikel Rueda qui rate le coche.
La faute à un jeune réalisateur ayant beaucoup (trop!) d'idées, et rendant donc son script surchargé et illisible. En effet, le metteur en scène basque raconte l'histoire d'Ibrahim, un sans-papiers marocain, qui se refugie en Espagne pour de meilleurs conditions de vie, et de Rafa, adolescent local qui mène une vie banale, alternant l'école, le foyer et les boîtes de nuit, qui vont se rencontrer, apprendre à se connaître et finalement s'aimer d'amour.
Comme vous l'aurez compris, Rueda traite de deux sujets assez importants: la clandestinité et l'homosexualité.
Si le cinéaste espagnol arrive à poser les bases du projet pour cette attirance émotionnelle et sexuelle pour une personne du même sexe (rejet des amis, absence des parents), celui qui signe son 2e long-métrage ne possède une intensité dramatique suffisante dans sa mise en scène, presque inexistante, pour jongler entre ces deux thèmes "chocs" et son propos devient alors flou et approximatif. il filme au final des images vides et dépourvues de sens.
De plus, il a envie d'atteindre un tel allant lyrique qu'il se perd dans un cacophonie pathétique avec une caméra que l'on croirait atteinte de Parkinson et une musique insupportable.
Une prise de risque était aussi présente quant à l'interprétation des différents personnages, notamment les adolescents. Certes, avec ce scénario en manque de finesse, on n'attendait pas grand chose de ce casting inexpérimenté.
Mais le résultat est quand même très embarrasant. German Alcarazu (Rafa) semble très mal à l'aise à l'écran.
Quant à Adil Koukouh (Ibrahim), il aterne la virtuosité et le trouble déficient. On retiendra tout de même la belle performance de Joseba Ugalde,dans le rôle de Guille (le meilleur ami de Rafa), adroit et très sincère.
Pour résumer le film, il ne suffira que d'une seul séquence: une heure s'est écoulée dans ce voyage au bout de l'ennui, Ibrahim s'est enfui avec Rafa des services sociaux pour ne pas être arrêté par la police. Il dit alors:
"-Et maintenant, on va où?
-Je ne sais pas", lui répond Rafa.
Où va et où veut aller ce film, franchement on ne le sait pas non pluset c'est sans doute le gros problème de ce "Fronteras"..
FRONTERAS Bande Annonce VOST
Pablo C..