Mr Ove un bon thriller dépressif suédois, ca vous tente?
Pour bien démarrer la semaine, commenons là avec la critique d'une belle curiosité de cette rentrée cinématographique qu'on vous avait présenté la semaine passée lors d'un billet concours.
Ce film est suédois il s'agit de Mr OVE, de Hannes Holme adapté du roman à succès « A Man Called Ove » de Fredrik Backman, en salle le 14 septembre.
Un roman paru en France sous le titre Vieux, râleur et suicidaire- de Fredrik Backman, où se retrouvait déjà l’humour décapant de ce senior et qu'on avait chroniqué et d'ailleurs plutot aimé lors de sa sortie en France il ya deux ans.
Bref une adaptation cinéma drôle et touchante à la fois, proche aussi de films comme Forrest Gump, Monsieur Schmidt ou encore Pour le pire et pour le meilleur que notre jeune chroniqueur Pablo a vu et aimé pour nous :
Il n'y avait (presque) rien de mieux que la Suéde pour être le théâtre d'un thriller dépressif, aux accents de polar burlesque initiatique.
Ce film ressemble pourtant bel et bien à un thriller nordique, dans sa construction filmique: des plans séquences très longs et très détaillés, la musique transpirante, presque lassante et même insupportable, l'étalonnage presque inexistant (la lumière naturelle donne un penchant réaliste à cette oeuvre) ainsi que le choix des couleurs, pauvres et sinistres...
Mais cette histoire délirante, sous fond de crise éco et de désertification d'un espace, et diablement poétique apporte cette touche piquante d'originalité à un plat qui avait tout l'air d'être réchauffé au micro-onde. En effet, Ove (le personnage principale), veuf depuis 6 mois, n'attend qu'un seule chose de la vie: la mort!
Ce film est tourné de façon à ce qu'on arrive parfaitement à vivre avec ce personnage (même si lui ne veux pas vivre avec nous!). On peut aussi avoir de l'empathie, et même de la sympathie envers ce grognard suicidaire. Il faut dire que les différentes analepses retraçant sa vie sont intelligement utilisées et parfaitement narrés, par Ove lui-même.
Bémol, le film traite (un peu comme "Rester Vertical", d'Alain Guiraudie, sorti il y a peu) d'énorméments (trop peut être?) de thématiques (l'éternel cycle de la vie, la mort et notre rapport à celle-ci, le vieillissement de la population et de la société mais aussi le respect de la nouvelle génération à l'égard de cette dernière) qu'on peut sembler perdu, abasourdi et que notre position, en tant que spectateur, peut devenir grotesque.
On pourra aussi reprocher à Holm, réalisateur locale, sa mise en scène un peu bancale, avec le fait qu'il joue avec ses personnages comme des pions aux échecs.
Mais Rolf Lassgard (déroutant et impressionant en "sexagénaire maladif") et Bahar Pars (poignante en "sauveuse puérile") dégagent une telle sérénité à l'écran qu'on ne peut que tomber dans l'allégresse et déguster ces 1h58 presque psychédélique.
Le pari était risqué et le terrain miné pour Holm, mais avec ce film aux allures de guerres des tranchées psychologique, il a clairement réussi son coup et il rentre dans les grands de l'adaptation cinématographique.
Pablo C.