Ils sont partout : le terrible ratage d'Yvan Attal
L'année touchant à sa fin, c'est le moment de revenir sur les derniers films vu en 2016, les bons et malheureusement les (beaucoup) moins bons.
Avec l'excellent Ma femme est une actrice, au début des années 2000 Yvan Attal laissait penser qu'il pouvait être un réalisateur qui sait manier avec beaucoup de talent histoire personnelle, humour et finesse.
Hélas, 15 ans après on doit perdre toutes nos illusions avec ce ils sont partout, sorti fin juin, et en novembre en DVD, un film qui est une vraie catastrophe et sans doute le plus gros ratage vu cette année en salles :
Quinze ans plus tard, inquiet d’un antisémitisme persistant impossible à contester, l’acteur-réalisateur livre un brûlot contre certains clichés antisémites (les juifs sont partout, ils ont de l’argent, etc).
L’intention est louable, la forme de film à sketches, souvent casse-gueule, est intéressante, mais le film est un naufrage quasiment du début à la fin.
Mal écrit, mal filmé et mal joué, le film fait la prouesse d'accumuler les mauvaises idées avec une régularité telle qu'on se demande si cette plantade n'est pas délibérée tellement le résultat laisse pantois et sans voix.
Essayer de démonter, sur le mode tragi-comique, les clichés antisémites les plus tenaces dans une société ou l'antisémtisme est bien plus fort qu'avant était louable et ambitieux mais au vu de cette succession de sketchs les plus ratés les uns que les autres ( d'habitude les films à sketches sont inégaux là au moins ils sont tous égaux dans la médiocrité, maigre consolation)...
Et pourtant sur le papier, la mayonnaise avait tout pour prendre ,tant l'idée était louable et que le comédien réalisateur a su s’entourer d’un casting impressionnant :Benoît POELVOORDE, Valérie BONNETON,Dany BOON, Charlotte GAINSBOURG, Gilles LELLOUCHE, François DAMIEN mais tous ou presque- on sauvera les deux minutes du sketch Grégory GADEBOIS,Denis PODALYDÈS, bien au dessus du reste- livrent une prestation au mieux quelconque au pire catastrophique, la plus mal lotie étant sans doute Charlotte Gainsbourg qu'on n'a jamais vu aussi médiocre.
La faute à un traitement de l'histoire et des situations toujours caricaturales et grotesque , les personnages qui nous sont montrés sont tous inlassablement stéréotypés et sans aucune nuance et le film d'une maladresse insoutenable est à oublier illico.
On croise les doigts pour que pour ces prochains projets, Attal puisse trouver un sujet qui lui tient sans doute moins à coeur mais dont il pourra se détacher et raconter quelque chose de pertinent, bien loin de ce Ils sont partout de sinistre mémoire..