Elsie, monogame en série : une comédie queer sympathique et rafraichissante!
Elsie, Monogame en Série, un long-métrage canadien réalisé par un duo de réalisateur John Mitchell et Christina Zeidler est sorti en DVD chez Outplay Films le 24 février dernier, et c’est l’occasion de jeter un œil, et même les deux, sur une vraie curiosité qui donne un certain coup de fraicheur sur le genre un peu éculé de la comédie romantique.
En reprenant le canevas classique de la romcom de base, mais en apportant une déclinaison plutôt originale dans le milieu queer de Toronto, le film s’émancipe avec une certaine fraicheur de la comédie sentimentale habituelle.
L’atout du film est évidemment son personnage principal, qui a tout du stérototype masculin de ce genre de film ( amusant de noter qu’il a été selon les réalisateurs largement inspiré du personnage joué par John Cusack dans Haute Fidélité), à savoir un personnage libre, sans attache, qui collectionne les conquêtes sans vouloir se poser, sauf qu’ici c’est une lesbienne.
.
Loin de la majorité des films sur l’homosexualité que l’on peut voir actuellement en DVD ou sur les écrans, et qui interroge plutôt la période d’apprentissage et la difficile révélation que cette orientation sexuelle pose à un jeune qui se cherche.
Ici, le fait que l’héroïne soit lesbienne ne lui pose aucun cas de conscience ni à elle ni à son entourage- sa mère est plus peinée par le fait qu’elle se retrouve célibataire-, et du coup le film adopte un ton plus léger, plus enjoué que la plupart de ces drames existentiels, même si le thème principal qui est abordé : comment aborder le célibat après avoir enchainé les relations de couple? )y est traité sans faux semblant.
On est ici en fait bien plus proche de la série télévisée contemporaine, que ce soit dans le découpage des scènes ou dans le ton de l’ensemble, on pense notamment à la fameuse série L World, ou même la série Girls en version queer, grâce à une liberté de ton et une audace dans les dialogues qui font plaisir.
Le personnage d’Elsie, immature- malgré ses 40 ans- inconséquente, indécise, est particulièrement attachant, et elle est parfaitement secondée par une galerie de personnages hauts en couleurs, très sympathiques et qui ont un peu plus d’épaisseur que dans les rom coms lambda
ON aime le regard sans jugement que porte le réalisateur sur ces filles qui ne font pas toujours le meilleur choix et on est du coup très indulgent sur certaines séquences et situations parfois plus convenues.
Bref, une comédie sentimentale fraiche et énergique, et plus surprenante que la moyenne, ça serait dommage de la rater, pas vrai ?