The Young Lady: le joyau immoral et sidérant du cinéma britannique de 2017
A l'occasion du dernier festival Ciné O Clock spécialisé dans le cinéma britannique début février à Villeurbanne, j'ai eu un vrai coup de coeur pour The Young Lady, un premier film que j'ai trouvé vraiment formidable.
Visiblement ce film a produit le même effet chez tous ceux qui l'ont découvert lors de différents festivals de la région ( le film était aussi en compétition à Annonay, mais assez étonnamment, il est reparti bredouille alors que les autres films de la compétition que j'ai pu voir ne lui arrivaient pas à la cheville) et on espère qu'il puisse rencontrer un beau succès d'estime lors de sa sortie en salles le 12 avril prochain.
The Young Lady va donc nous montrer comment cette quête de liberté d'une femme victime des inégalités sexuelles de l'époque va la faire plonger dans une sorte de folie, voire d’auto-destruction.
Le spectateur, sidéré par cette transformation radicale d'une petite agnelle en loup, va être partagé entre stupeur et une certaine admiration devant ce personnage sans foi ni loi, qui trouve des solutions radicales aux épreuves qu'elle traverse, et jubile pas mal devant les limites morales sans cesse repousées par chaque nouvel acte de la jeune jouvencelle.
Radicaux également les choix du metteur en scène qui, avec un tout petit budget (600 000 euros) évite totalement l'académisme inhérent à la plupart des films en costume et opte pour des choix radicaux en exploitant superbement son huis clos et son climat anxiogène et oppressant que se perdre en beaux extérieurs et costumes hors de prix.
La réalisation, façon caméra à l’épaule du début, qui suit l'apprentissage douloureux de Katherine, va ainsi progressivement laisser place à des plans séquences d'une maitrise totale qui contribue au malaise ressenti devant les situations d'une cruauté indéniable.
Pas de grande musique ni de grandes envolées de mise en scène : William Oldroyd marche en cela sur les traces d'Andréa Arnold et de ses hauts du hurlevent pour un film tout aussi emballant et remarquable.
Et Katherine ne ferait pas autant d'effet sur le spectateur si elle n'était pas jouée par une comédienne remarquable, ce qui est le cas avec une vraie révélation la jeune Florence Pugh-- qui avait joué auparavant dans un seul film, The Falling inédit en France- et dont le jeu, formidable d'intensité et de présence efface un peu ses autres partenaires pourtant impeccables aussi, exception faite de la jeune Naomi Ackie, éblouissante dans le rôle de la servante, dont la terreur muette imprimera longtemps la rétine.
William Oldroyd et Alice Birch (scénariste), tous deux venus du théâtre londonien, signent pour leur premier essai au cinéma un vrai coup de maitre qui devraient logiquement être suivis d'autres...
A noter qu'une Avant-première du film THE YOUNG LADY de William Oldroyd, le mardi 4 avril à 20H au cinéma UGC Odéon.
La séance sera suivie d'une rencontre avec William Oldroyd.
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Distribué par KMBO Cinema, sortie le 12 avril en partenariat avec Marie Claire France, Le Monde, SO FILM, madmoiZelle.com, Club V.O., SensCritique et Classiques Garnier.