Sortie DVD de "L'Ascension" de Ludovic Bernard : quand le rire atteint des sommets
Voilà une sortie DVD que nous attendions avec impatience au Baz'art, celle d'un film pour lequel nous avions eu un véritable coup de coeur à sa sortie en salles : L'Ascension, le premier film de Ludovic Bernard, inspiré de l'incroyable récit de Nadir Dendoune, "Un tocard sur le toit du monde" (Lattès, 2010). Nous sommes très heureux de pouvoir enfin vous en parler !
D'un côté, il y a Samy Diakhaté (Ahmed Sylla). De l'autre, Nadir Dendoune. L'un décide de gravir les 8848 mètres de l'Everest pour montrer à Nadia (Alice Belaidi), dont il est amoureux depuis le collège, qu'il est prêt à faire n'importe quoi pour elle. L'autre le fait pour la Courneuve, sa cité adorée, afin de montrer à la face Ouest du monde qu'il n'y a pas que des loosers dans le 9-3. Les deux ont en commun le goût de la persévérance, de l'effort, du dépassement de soi, l'envie d'aller toujours plus haut, plus loin.
Mais aussi, un sens inouï de l'humour et des jeux de mots (mention spéciale pour le "Namas-thé" assorti d'un sourire irrésistible d'Ahmed Sylla dont la salle a eu du mal à se remettre), un amour immense pour leurs parents ("ma mère, mon autre Everest"), un goût très modéré pour les sports de l'extrême et un talent pour le bluff - "Le Kilimandjaro, franchement, une promenade de santé !").
Ce qui les différencie foncièrement, c'est que notre second, Nadir, a réellement foulé le Toit du monde... En 2008, il devient le premier franco-algérien à avoir gravi l'Everest sans aucune expérience de la haute montagne.
Une expérience incroyable qu'il a racontée dans un livre dont la photo sur la couverture le représentant au sommet, avec un carton en forme de coeur gravé "9-3", est entrée dans les annales. Cette ascension n'est même pas son premier exploit : le CV de ce journaliste-aventurier-cascadeur-baroudeur est en effet déjà bien rempli avec un Paris-Sydney parcouru en VTT pour sensibiliser le monde à la lutte contre le sida en 1993 et un séjour à Bagdad où il a servi de bouclier humain, en 2003. Rien que ça.
Doublement primée cette année au Festival du Film de l'Alpe d'Huez avec le Grand Prix du Public et le Grand Prix du Jury, cette comédie hilarante a dépassé le million d'entrées au cinéma. Et pour cause...
On pleure de rire du début à la fin devant ce jeune garçon complètement à l'Est ("Bah oui, c'est à l'Est, Ever-Est") qui enchaîne les bourdes, et devant ses moments de flippe intense qui menacent à chaque instant de le démasquer. Ahmed Sylla est aussi incroyablement émouvant, en particulier à la fin - nous vous mettons au défi de ne pas fondre aux larmes à la scène finale ! Cette véritable épopée initiatique, au cours de laquelle il va considérablement mûrir et apprendre sur lui-même, est une leçon de vie offerte dans la joie et la bonne humeur, un cadeau tombé du toit du ciel qui nous aide à avoir les pieds sur terre.
Les personnages de Johnny - le sherpa un peu collant dont il n'arrive rapidement plus à se passer, tellement il est attachant avec son sourire jusqu'aux oreilles, son amour pour les romans à l'eau de rose, et ses T-shirt à l'effigie de "Johnny Laliday"- et de Jeff (Nicolas Wanczycki) - impeccable en chef d'expédition taiseux et austère, complètement blasé par les blagues de Samy et ses frasques à répétition - m'ont particulièrement plu.
On retrouve de nombreux clins d'oeil au livre dans le film : le paquet de bonbons que la maman tend à son fiston le jour de son départ, comme s'il partait en classe verte ; "L'impossible amour", ce roman à la sauce Harlequin trimballé dans le sac qui donne lieu à des scènes de lecture à voix haute hilarantes entre Samy et Johnny ; ou encore, la mention du yak au "regard vicieux". Mais on retrouve aussi et surtout, les moments très forts, très intenses, qui ont rythmé leur parcours, où l'un et l'autre ont été submergés par le découragement, assaillis par le doute, et qui pourraient être résumés par cette phrase magique de Samy à Nadia : "Je t'ai dit que je pourrais faire n'importe quoi pour toi, eh bah, ça y est, je crois que je suis vraiment en train de faire n'importe quoi."
Tourné en partie au Népal et dans le massif du Mont-Blanc, au sommet du dôme du Goûter et du Midi, le film nous en met aussi plein les yeux, avec des images de paysages d'une beauté vertigineuse, à couper le souffle.
Un conseil : courez vous procurer le DVD de ce very-feel-good movie et si vous ne l'avez pas encore fait, plongez-vous aussi dans la lecture d'"Un tocard sur le toit du monde" de Nadir Dendoune paru en poche chez POCKET !
Petit teasing : nous avons posé quelques questions à un des scénaristes, Olivier Ducray, coming soon !