Ce beau succès cinématographique n'a pas de prix...
Partant d'une histoire qui lui est intime ( lors de son intégration à la FEMIS, sa famille, persuadée que le cinéma allait le faire devenir riche lui a demandé une liste de biens culturels particulièrement onéreux, Teddy Lussi-Modeste a creusé cette histoire de racket familial en s'inspirant de faits divers qui defrayé la chronique au cours de ces dernières années (du rappeur Rohff au footballeur Karim Benzema) pour montrer à quel point l'ennemi qui vient de l'intérieur peut être plus pernicieux et plus dangereux que les requins qui gravitent autour d'un succès.
La famille comme lieu théorique de protection et de bienvaillance peut parfois être le plus dangereux : c'est ce que nous montre parfaitement « Le prix du succès » qui voit la déliquissence d'un lien fraternel sous fond de trahisons, et de jalousies.
Dans son premier long-métrage, « Jimmy Rivière », le cinéaste montrait déjà un personnage central tenter de s'affranchir de sa communauté et des traditions inhérentes.
Ici, il quitte la communauté des gens du voyage, pour une famille originaire d'Afrique du Nord, mais plus que le modèle ethnique c'est la question sociale qui interesse les deux scénaristes du film : comment la réussite peut vicier les rapports et comment la célébrité fausse sa propre perception et celle que les autres ont de nous : une fois arrivé à un haut niveau de succès, est-il possible de s’affirmer pour soi, ou bien a ton tendance à s’affirmer pour les autres, à savoir ses admirateurs et ses proches?
Brahim est sans cesse traversé par la culpabilité de « trahir sa race », complexe largement ressenti par tout individu qui doit gérer un succès foudroyant et voir , sa condition sociale hausser de niveau du jour au lendemain.