OURS : son POPS fait bourdonner de plaisir !!
Son premier album s’appelait MI. Le second prenait pour nom EL. Les deux accolés formaient alors le mot MIEL .Autrement dit, le troisième et nouvel album d’Ours qui sort ce vendredi 6 octobre ne pouvait que boucler la boucle et finir (?) le puzzle avec s'appellant "Pops" pour que l'ensemble sonne évidemment comme "Miel Pops" du nom de ces petites boules jaunes de céréales que tous les gamins ont mangé un jour dans leur vie ( Kellogs pourra ainsi le remercier pour cette pub bienvenue)!
Au delà du clin d'oeil qui montre que l'homme est aussi facétieux que son papa (mais qui est donc son papa allez vous me dire?), le titre "pops" n'est pas vraiment anecdotique: il est aussi là pour affirmer la dimension bien plus pop music comparé aux deux premiers opus de Charles Souchon - le fils cadet d’Alain Souchon (voilà je n'aurais pas mis longtemps pour dévoiler ce mystère incroyable, dont tous les médias s'en font largement écho-) qui lorgnaient plus sur une chanson française, plutôt bavarde dans son propos et assez minimaliste dans ses mélodies.
Ce coup ci, donc un vrai changement de décor et d'ambition s'est opéré, à l'image de ce titre "Jamais su danser "qu'on entend un peu partout à la radio- enfin les bonnes- depuis plusieurs semaines.
Un titre particulièrement entrainant avec un gimmick qu'on a facilement en tête ( envoie, envoie tout, envoie tout valser) et dont la légereté mélodique ne doit pas cacher le fond, cette quête de liberté, et de lâcher prise, un graal que tout un chacun rêve forcément d'atteindre.
Cette quête là, il semblerait bien qu'Ours l'ait enfin approché, lui qu'on n'a jamais senti aussi libre et décomplexé que dans cette troisième production d'un artiste encore jeune, car venu assez tardivement dans la chanson ( 10 ans, tiens au fait c'est qui déjà qui chantait j'ai dix ans? :o), après être passé par des études de graphiste à Londres- et une formation de graphiste qu'on sent notamment dans le soin apporté à ces clips comme le très réussi "Jamais su danser".
Evidemment, sans nous faire l'apotre des "fils et filles de", force est de reconnaitre que les procés d'intention et autres questionnements sur leurs légitimités artistiques sont légions et Ours, comme ses autres collègues, même les non plantigrades, n'aura hélas pas vraiment échappé à cette règle.
Du coup, pour celui qui a beaucoup oeuvré hors des sunlights, et collaboré avec d'autres- Zaz, Pauline Croze, Vanessa Paradis, le soldat rose- et qu'on peut considérer comme un homme de l’ombre, nous livre enfin en douze chansons, se retour en pleine lumière semble lui être particulièrement bénéfique, à l'image de cet album qui semble parfaitement réfleter son image : celle d'un grand enfant qui a ancré en lui cette mélancolie joyeuse qui fait le miel ( excusez pour ce jeu de mot pas terrible) de tous les grands artistes, de Vincent Delerm à un certain Alain S..
Entouré de ses fidèles complices comme Djeudjoah et Lieutenant Nicholson (acessoirement fils d'un certain laurent Voulzy) jamais l'univers d'Ours n'aura paru aussi enjoué et libérateur!
Et même lorsqu'il aborde des sujets aussi douloureux que la double culture pour un africain vivant en France (Le grand noir à la chaussure blonde, joli titre) ou la difficulté de communiquer dans un couple (le bien barré "'amour en morse" ou bien encore De temps en temps, une chanson douce-amère sur l'infidélité qu'il chante avec Chloé Monin du groupe Scotch & Sofa), il le fait avec une legereté et un détachement qui évite largement de plomber une ambiance générale qui n'en a pas forcément besoin....
Et comme j'ai pu interroger l'artiste pendant une demi heure en tête à tête lors de ce fameux séjour parisien dont j'ai parlé il ya quelques heures avec Harlan Coben autrement dit je n'ai pas chomé sur Paris :o), et qu'il s'est montré particulièrement sympathique et dissert, je reviens très prochainement vous en parler d'Ours et de son excellent troisième album !
Ours, «Pops», Capitol, 14,99 €, sortie ce 6 octobre. En tournée dès la fin septembre, dont le 17 novembre à Lyon au Ninkasi qui fête soit dit en passant ses 20 ans.