"Au cinéma, on entend les gangsters dire : ce n'est que du business: ce n'est que du business. Personnellement, je n'y crois pas. Qu'on soit bon ou méchant, on tend à graviter autour de ses centres d'intérêt. Les trafiquants de drogue, par exemple, se servent dans leurs marchandises."
C’est son auteur lui-même qui l’avait annoncé en octobre dernier lorsque j’avais eu l’immense chance d’aller l’interviewer dans un hôtel parisien : en ce mois de mars 2018, est publié en France chez son fidèle éditeur Belfond, un an et demi déjà après sa publication aux USA et en Grande Bretagne "Sans défense", le premier livre avec Myron Bolitar depuis six ans puis "Don't let go".
Myron Bolitar , c'est cet ancien champion universitaire de basketball reconverti en agent sportifqu’on trouve présent entre 1995 et 2011 par Harlan Coben a donné vie à au travers d'une dizaine de romans.
Après des études de droit à Harvard, ce véritable touche-à-tout aurait pu devenir avocat à New York mais a finalement rejoint le FBI avec son ami, le richissime Windsor Horne Lockwood.
Personnage athlétique, véritable cœur brisé en amour et toujours très proche de ses parents, il est confronté aux personnalités les plus sombres de son milieu professionnel.
Ces dernières années, le romancier américain avait laissé son personnage au repos, relégué à un second rôle dans une trilogie consacrée à son neveu, Mickey Bolitar, une saga assurément plus axée pour les adolescents
Bref on ressent un vrai plaisir de retrouver Myron Bolitar après une si longue absence Myron ainsi que son associé dandy et psychopathe Win.
Dans ce 11ème tome de la saga de Myron, nos deux acolytes sont soumis à une enquête particulièrement ardue : deux garçons issus de riches familles ont été kidnappés dix ans auparavant. Après avoir exigé une rançon, les ravisseurs n'ont plus donné signe de vie.
Désormais, les espoirs de les retrouver sains et saufs sont minces. Sauf qu'un jour, Win, le cousin de la mère de Rhys, reçoit un mail anonyme lui indiquant que Patrick et Rhys, désormais âgés de seize ans, se trouvent à Londres. Convaincu de l'authenticité de l'information, Win se rend sur place. Il ne tarde pas à trouver la trace de Patrick mais ce dernier lui échappe. Il décide donc de faire appel à son meilleur ami et associé, Myron Bolitar, pour l'aider dans cette enquête. Où était-Patrick durant ces dix années? Comment va-t-il été kidnappé? Et surtout, qu'est devenu son ami disparu en même temps que lui?
On voit alors que ce nouveau roman s’inscrit dans la continuité de la trilogie consacrée à Mickey Bolitar, puisque Harlan Coben préserve le thème de l'adolescence en fil rouge avec notamment la découverte d' une filiale de prostitution infantile, tout en y réintégrant ses personnages phares toujours un peu border line avec un vrai plaisir coupable.
Au départ de l’intrigue, Myron semble assagi et enfin remis de ses problèmes sentimentaux, Il a définitivement tiré un trait sur sa carrière de basketteur professionnel avortée suite à une blessure au genou. Il est plus serein, calme, réfléchi. Ou tout simplement heureux. Il a trouvé le bon équilibre à sa vie mais ses retrouvailles plus ou moins contraintes avec Win Lockwood vont lui rappeler ses bons et moins bons souvenirs.
En effet, Win de son coté, est resté parfaitement fidèle à lui-même : , détaché, solitaire, un peu psychopathe sur les bords, indifférents . Et grosse nouveauté de la série, certains chapitres sont racontés du point de vue de Win lui-même ce qui nous permet de mieux cerner le personnage!
Outre Myron et Win, "sans défense" offre une galerie de nouveaux personnages somme toute assez originaux : Espéranza ou encore Big Cindy.
Désinvolture, humour décalé et parfois un peu foireux, bourre pif sens de l'à-propos, réparties cinglantes tous les ingrédients quu'on attendait depuis 6 ans…sont au rendez-vous..
L'intrigue et ls rebondissements ne sont certes pas toujours très crédibles mais le dénouement est surprenant et surtout, l' on voit que le maitre de nos nuit blanches a toujours autant d’inspiration et n’a pas fini de trousser dans les années à venir des histoires rocambolesques autour de Myron et sa clique !!
6 avril | 18 h 00
Harlan Coben, fidèle de Quais du polar, sera à nouveau à Lyon pour une rencontre très attendue autour de son personnage récurrent, Myron Bolitar, à l’occasion de la publication de Sans défense, le onzième volume de la série.
Présenté par Pascale Frey
À propos
Né en 1962, Harlan Coben vit dans le New Jersey avec sa femme et leurs quatre enfants. Diplômé en sciences politiques du Amherst College, il est le premier auteur à avoir reçu le Edgar Award, le Shamus Award et le Anthony Award, les trois prix majeurs de la littérature à suspense aux États-Unis, et le Crime Thriller Award.
Belfond a publié seize de ses romans (repris chez Pocket), dont Ne le dis à personne… (2002) – prix des Lectrices de Elle et adapté au cinéma par Guillaume Canet –, Une chance de trop (2004) et Juste un regard (2006) – les deux ont été adaptés par Sydney Gallonde en série tv) –, Sous haute tension (2012), Ne t’éloigne pas (2013), dont les droits d’adaptation cinématographique ont été achetés par Lawrence Kasdan, Six ans déjà (2014) et Double Piège (2017), qui fera l’objet d’une adaptation cinématographique avec Julia Roberts dans le rôle principal. Son nouveau roman, Sans défense (à paraître le 1er mars 2018, ed. Belfont), marque le grand retour de Myron Bolitar.
Après The Five (Canal +, 2016), Harlan Coben travaille sur sa deuxième série, Safe, coproduite par C8 et Netflix.
Autobiographie pour Quais du Polar
Je veux m’accrocher à vous, vous émouvoir, prendre soin de vous, vous donner des frissons. Je veux écrire un roman que vous entamez au lit à 23h en vous disant : « Oh je ne lirai qu’une quinzaine de minutes » sans même réaliser qu’il est déjà 5h du matin et que vous avez fini le livre en étant à la fois épuisé et fou de joie. Merci, chers lecteurs, de m’accueillir avec vous dans votre lit.
Polars fétiches
: Gone Baby Gone de Dennis Lehane
: L’Inconnu du Nord-Express, Alfred Hitchcock ( et bien sûr, Ne le dis à personne de Guillaume Canet mais c’est de la triche)
: Robert B. Parker