Les biffins ; Marc Villard : virée brutale dans le Paris des déclassés
" Plusieurs collègues avec qui j'ai fait équipe cette année viennent me faire la bise et me taper dans le dos. Il faut que j'assure demain soir. Puis Dany et Babar m'entrainent vers la machine à café et on décide que si le 115 ne nous fait pas signe, nous partons en maraude vers la Cité Curial."
Sorti en janvier 2018 aux Editions Joëlle Losfeld, "Les biffins" de Marc Villard raconte l'errance des déclassés, des marginaux et autres laissés pour compte dans un Paris underground à travers la véirée d'une jeune travailleur social qui officie dans un samu social.
Le QG de Cécile, c'est les quartiers populaires de Paris : le Paname des marges, (le Carré des Biffins de la Porte Montmartre et Barbès qui donne son titre au roman) et sa périphérie proche font l'objet d'un roman bref et puissant pour un roman policier particulièrement urbain, rythmé et dans une tension assez constante.
Grâce à cette galerie de portraits vraiment bien aiguisés, le novelliste Marc Villard nous fait entrer dans le cercle restreint de ceux qui vivent à côté avec une fiction proche du documentaire, avec une approche et un parti pris assez proche de celle de Patrick Declerck.l'auteur des Naufragés.
Un roman certes sans grosse intrigue mais qui témoigne parfaitement de l'activité ô combien nécessaire de tous ces travailleurs sociaux et tous ceux qui traquent la misère et l'errance.
Les biffins, ed. Joelle Loesfeld, 118 pages, 12, 50 euros.