Théâtre : Sherlock Holmes/ Le Mystère de la vallée de Boscombe
Le Mystère de la vallée de Boscombe (The Boscombe Valley Mystery), est l'une des cinquante-six nouvelles d'Arthur Conan Doyle mettant en scène le détective Sherlock Holmes.
On a vu cet été à Avignon dans le OFF une formidable adaptation théâtrale de cette intrigue, signée Christophe Delort mêlant avec maestria intrigue holmésienne et humour british.
3 comédiens, 9 personnages, un seul meurtrier :
Sherlock est joué avec bonheur par Christophe Delort, qui est aussi l'adaptateur et le metteur en scène de la pièce; Delort qui a découvert Sherlock tardivement à 34 ans,flashe sur la personnalité du personnage de Conan Doyle, loin du personnage iconique avec sa pipe et son chapeau. et découvre alors un Sherlock drôle, détaché et passionné par le violon, toutes sortes de drogues et surtout par la logique de l’observation.
Le souhait de faire découvrir ce Sherlock dans une pièce de théâtre émerge. avec ce Mystère de la Vallée de Boscombe
,Nous sommes en 1888, Sherlock Holmes et le docteur Watson enquêtent sur la mort de Charles Mac Carthy... le coupable semble tout trouvé, toutes les preuves accablant le propre fils de la victime.
Alors, coupable ou pas coupable ? le temps est compté, Holmes va démêler l'écheveau de l'histoire et extorquer des confidences.
"Mon cher ami, je connais les habitudes de correction parfaite et toute militaire qui vous caractérisent. Vous vous rasez tous les matins, et dans cette saison, au jour ; mais comme vous êtes moins bien rasé du côté gauche, et que vous l’êtes très mal en dessous de la mâchoire, il est absolument certain que ce côté est moins éclairé que l’autre. Je ne m’imagine pas qu’un homme comme vous se fût contenté de ce résultat si la pièce eût été suffisamment éclairée pour le voir. Je vous cite ceci comme un vulgaire exemple d’observation et de déduction. C’est du métier et il est possible que cela me serve dans les recherches que nous avons à faire."
Dans cette nouvelle, Sherlock Holmes et Watson voyagent beaucoup dans différents lieux : la scène de crime en extérieur, une ferme, le tribunal, l'appartement de Holmes à Baker Street...
Le défi , largement réussi était de pouvoir matérialiser tous les lieux sans surcharger en décors.
Christophe Auzolles, le décorateur, a eu l'idée de créer des grands panneaux neutres qui permettent de nombreuses propositions dans le jeu et notamment d'afficher les indices de Sherlock tout au long de l'enquête....
On ne peut que s'émerveiller devant la capacité du détective à tirer de chaque détail de brillantes conclusions.; 'esprit de Conan Doyle est bien présent. et on aime le fait que les spectateurs fassent partie intégrante de la pièce , sont sollicités dans quelques scènes et doit notamment répondre à quelques questions posées par le détective.
L'adaptation est agréable, fidèle aux déductions de Sherlock Holmes avec des pointes d'humour réussies et une interaction avec le public très sympathique.
Du suspens, du rire dans cette fort réussie enquête qui se joue encore tout l'été au Théâtre du Splendid.