
Sinam rentre chez lui, il a fini ses études, il sera peut-être professeur ou bien... policier, c’est l’avenir qui attend les jeunes gens comme lui. Pourtant Sinam, lui, se verrait bien écrivain, mais est-ce raisonnable de vouloir devenir écrivain dans la Turquie d’aujourd’hui?
Sinam est à l'âge des possibles et de rencontres en rencontres, le jeune homme arrogant et sûr de lui va trouver des réponses à des questions qu’il ne s’était jamais posées. Il va surtout se rapprocher de son père, un instituteur à la dérive, pour qui il n’avait que mépris.
Ne perdez pas de temps à lire un pitch qui de toute façon sera trop réducteur. Courrez voir “Le poirier sauvage” le formidable film de Nuri Bilge Ceylan qui étrangement est reparti bredouille de Cannes cette année.
Les critiques sont unanimes c’est du grand cinoche universel, du grand cinoche qui ne parle que de nous pauvres humains...
La Turquie d’hier, d’aujourd’hui et de demain à travers le regard d’un père et de son fils. De beaux personnages vrais, des dialogues puissants, un scénario travaillé, le metteur en scène a quelque chose à nous dire sur son pays et il le dit bien.
Du vent dans les branches des arbres et dans les cheveux d’une jeune femme c’est poétique et politique, les larmes d’une mère faisant le bilan de sa vie conjugale c’est tout simplement bouleversant, un fils redonnant la fierté à son père, une scène à vous faire dresser les poils des bras.
Il y a de Bergman et de Allen chez Bilge Ceylan : c ’est contemplatif mais pas statique, c’est lent mais ce n’est pas long, bavard mais pas verbeux et surtout jamais ennuyeux tant les personnages sont proches de nous.
Mettez vos pas dans les pas du jeune Sinam et vous ne regretterez pas ce superbe voyage dans les Dardanelles.
Au fait, qui se souvient que Troie, la ville de la belle Hélène et du cheval célèbre, se situe en Turquie, tout près de Çanakkale, là où se situe l’action de ce sacré bon et beau film....
LE POIRIER SAUVAGE Bande Annonce