Après vous avoir chanté les louanges de trois premiers romans de la rentrée littéraire ce matin et hier soir , on continue notre revue avec trois autres lus cet été, et qui sortent entre aujourd'hui et la fin août, qui nous a malheureusement laissé de coté..
On en parle donc rapidement, en sachant déjà que d'autres que nous ont beaucoup aimé et sauront en parler avec bien plus de passion :
1 .Tous les hommes désirent naturellement savoir; Nina Bouraoui ( JC Lattès)
" Nous ne cesserons de chercher à savoir nous les hommes et les femmes égaux et différents lancés dans le tourbillon de la vie et des atomes invisibles et magnétiques".
Après un précédent roman, Beaux rivages qui nous avait déjà laissé sur la touche il y a deux ans, le dernier roman en date de la pourtant encensée par les critiques Nina Bouraoui ne des grandes voix de l'autofiction française a eu bien du mal à nous emporter
.
L'auteur de Garcon manqué ou une vie heureuse revient sur ses années d'enfance et d'adolescence tourmentées. de manière non chronologique et en mélangeant les époques autour de 3 thèmes que sont devenir”, “ savoir” et “ se souvenir”,
Tiraillée entre deux identités- algérienne et française, et la découverte de son homosexualité, ballotée entre Rennes et Alger, l'auteur aura beaucoup de difficultés à trouver une place et une appartenance entre ces deux pays au même moment où elle conscience que son attirance pour les femmes est belle et bien réelle, et la difficulté de s'assumer.
Notre départ d'algérie est une tragédie la lumière le parc les arbres l'odeur des fleurs et de la pluie sur la terre et la vie sauvage nous marquent nos corps ploient sous la pluie ."
Un sujet o combien passionnant et on n imagine bien la vertu thérapeutique de l'écriture pour son auteur, mais hélas le traitement laisse le lecteur de côté: jamais incarné, le texte reste à la surface des choses et ne prend jamais chair. et on aboutit à un texte aussi vain que superficiel.. on est bien loin des grandes voix de la littérature américaine, de Oates à Maynard
2. Tenir jusqu'à l'aube, Carole Fives ( Gallimard)
J’ai l’habitude de ne chroniquer que les livres que j’aime en toute subjectivité. Mais alors que vais-je pouvoir dire de “tenir jusqu’à l’aube”? Rien, car je n’ai pas envie de faire du mal à Carole Fives.
Ou alors simplement que je n’ai pas été touché par le parcours de son héroïne, que je ne crois pas du tout à son quotidien dans le quartier des Brotteaux. Un immeuble où les propriétaires ne parlent pas aux locataires, où personne ne s’entraide.
Il existerait donc à Lyon un pédiatre qui n’aime pas les enfants, et l’on trouve dans la cité des Gaules une place en crèche à une heure de métro de son domicile, ce n’est plus du quotidien pour la jeune femme, la maternité devient un chemin de croix.
J’oubliais, elle ne s’entend pas avec son père qui apparemment, en ne la voyant qu’une fois l’an, est déjà trop intrusif. Bref la pauvre fille cumule trop de déboires pour mon empathie naturelle. Très subjectivement ce roman m’a agacé et lorsqu’un roman m’agace je le ferme et en ouvre vite un autre.
3. Bazaar, Julien Cabocel (L’Iconoclaste)
"C'est Gene a dit sobrement Théo, une main dans la poche arrière de son jean, alors que nous descendions la pente douce du gargo vers le Bazaar où le point bleu et jaune nous précédait dans son panache vaporeux. "
Dominique Chevallier travaille dans une agence de pub. Un soir, alors qu’il assiste à un ballet, il est bouleversé par la performance d’une danseuse ; sa grâce absolue, la perfection de son geste. Sa vie lui paraît soudain dénuée de sens. Alors, c’est décidé, il va partir. Partir avec, pour seule règle, celle de rouler droit devant, jusqu’à ce que son réservoir d’essence soit vide..
On aurait aimé tant l'aimer ce premier roman ne serait ce que par son titre, parfaitement approprié ( forcément) , mais ce road trip vaguement existentiel aux faux airs de Bagdad café nous a laissé sur le bord de la route, si on peut dire : personnages qui semblent réduit au rang de silhouette, écriture faussement fantaiste, l'ennui est au bout de ces pourtant à peine 200 pages, dommage .
Bref, aux éditions de l'Iconoclaste, on aura largemént préféré l'uppercut " La Belle vie"...