#Jeudipolar spécial Islande : Les fils de la poussière/Sott : le premier Erlandur et le 4ème Ragnar!
On aime tant l’atmosphère islandaise et son histoire moderne qui traversent chacun des polars islandaise qu'aujourd'hui en ce jeudi polar , on vous donne deux pour le prix d'un .
Après l'incontournable Indriðason, qui revient en cette rentrée avec son tout premier polar qui n'avait pas encore été sorti en France, quoi de plus logique de parler d'un nouvel auteur Islandais proposé en langue française : Ragnar Jónasson, belle étoile montante de la littérature nordique?
Voici donc notre revue des dernières parutions à ce jour des deux valeurs sures de la littérature islandaise :
1. Les fils de la poussière Arnaldur Indridason ( Editions Métaillié)
« Ce que l’on peut être aveugle aux autres et égoïste ! Je comprends maintenant que c’est moi qui avais besoin de lui, et non l’inverse. Je ne l’ai vu qu’en le perdant. Je me suis toujours considéré comme un bon samaritain qui s’acquittait de son devoir et souvent plus que ça. De son devoir ! Mon frère était un devoir dont je devais m’acquitter. En fait, j’attendais seulement qu’il meure. »
Reykjavik 1997, un instituteur à la retraite meurt brulé vif dans l’incendie de sa maison, on retrouve son cadavre calciné attaché à une chaise. Au même moment un de ses anciens élèves se défenestre devant son frère qui lui rendait visite dans l’hôpital psychiatrique dont il était le patient depuis de nombreuses années. Erlandur Sveinsson, le flic mélancolique et dur à cuir et Sigurdur Oli le policier new-look aux méthodes américaines mènent l’enquête.
Une enquête bien glauque et terrifiante qui les amène à découvrir une triste histoire d’essais pharmaceutiques et génétique sur une classe de cancres dans les années 60.
Que ce soit très clair, je suis, dès le premier jour, un fan absolu des enquêtes d’Erlandur, j’ai dans ma bibliothèque une première édition de « La cité des Jarres » dédicacée que je chéris particulièrement, je risque donc d’être forcément partial.
« Les fils de la poussière » est la première apparition d’Erlandur et Sigurdur Oli et donc le premier polar d’Arnaldur, oui, je l’appelle par son prénom !… et alors me direz-vous pourquoi tant de digressions et pourquoi ne pas aller au fait. Ce polar est-il bon ou est-il mauvais ? Je vous réponds de suite, impatient que vous êtes.
« Les fils de la poussière » contient déjà en embryon tout ce qui va faire la réussite littéraire de la série mais aussi, hélas, tout ce qui fait le ratage d’un premier roman.
Enquête brouillonne, mal menée et malmenée, construction chaotique et final hasardeux, mais déjà les personnages se dessinent, la mélancolie sourd lentement et la description historique et sociologique, de cette petite ile perdue entre l’Amérique et le reste du monde, tout en finesse, annonce déjà le grand, très grand, Indridasson et son chef-d’œuvre absolu : « Etranges Rivages ».
Vous l’aurez compris, « Les fils de la poussière » est surtout réservé au fan inconditionnel, pour les autres commencez plutôt par « La cité des Jarres » polar de très bonne tenu, lui.
2. Sott, Ragnar Jonasson '(Editions de la Martinière)
On a déjà lu les volets précédents de la vie de l’inspecteur Ari Thor muté dans un village islandais où les hivers sont particulièrement froids et hostiles.
LES AUTRES TOMES DE LA SAGA :
- Snjor
- Mörk
- Nátt
Pourquoi on a tant aimé ce Sott, 4ème du nom ? Tout simplement pour les raisons suivantes :
-le plaisir de retrouver un personnage dont on suit les enquêtes tout en apprenant un peu plus sur son passé et ses questionnements actuels;
-le plaisir de se blottir sous la couette alors que l’action nous plonge dans le froid, sous la neige, dans la tempête;
– la façon dont Ragnar Jonasson construit ses livres comme s’il avait des pièces éparpillées devant lui et qu’il retrouvait peu à peu celles qui s’emboîtent;
-l’ambiance qu’installe cet écrivain (dans ce volet, la ville est mise sous quarantaine car on suspecte une épidémie de fièvre hémorragique);
-dans ce volet, l’enquête est à la fois mené par Ari Thor et par la journaliste Isrun, apportant plus de souffle à l’action
-encore une fois pas de meurtre abominable, pas de détails sanguinolents, mais des secrets qui resurgissent.
Le seul inconvénient de Sott , qui n'en est pas vraiment un évidemment, est que c'est un roman qu'on lit vraiment très très vite. Bref on conseille ce quatrième volet avec autant d'enthousiasme que les trois autres...