AGA (critique): une belle fiction chez les inuits
Après une année polaire qu'on a beaucoup apprécié en DVD, on a vu un autre long métrage, qui sort en salles la semaine prochaine qui nous immerge en pleine banquise. non plus au Groenland, mais ici dans la Russie turcophone, en plein centre d'un environnement sibérien aussi immaculé qu'austère.
Presenté hors-compétition au 68e Festival de Berlin et aussi au Festival de l'écrit à l'écran de Montélimar que nous avons couvert "Aga" raconte le quotdien aussi dépaysant qu'étonnant d’un vieux couple inuit.
Nanouk et Sedna se retrouvent un peu,seuls au milieu de cette terre aussi immense que magnifique depuis que leurs enfants sont partis travailler dans une mine de diamants et Aga, leur fille, a même coupé les ponts avec eux.
En appelant son personnage principal du même prénom que le fameux Nanook l'equimau, le cinéaste bulgare Milko Lazarov ne cache pas sa filiation à l'égard de Robert Flaherty , le premier à avoir posé sa caméra chez les inuits.
Heureusement, malgré un début très documentaire et très contemplatif, Aga n'est pas un documentaire sur la vie des inuits , un monde largement en voie de disparition, les jeunes partant ailleurs pour tenter de trouver un travail et une mode de vie différents des générations antérieures.
Le film transcende le coté ethnologique et documentaire du film par sa forme avec un côté poétique évident, (la lumière du film est extrêmement stylisée) et par un récit assez romanesque, notamment dans sa seconde partie, où le côté chronique familiale touchante l'emporte sur le côté chronique naturaliste.
Le film n'hésite pas non plus à avoir un message écologique interessant avec un final situé au coeur de la mine de Mirny, qui montre la percée de la civilisation sur la nature sauvage et le pouvoir destructeur de notre modernité destructrice faisant mourir les nomades à petit feu.
Une jolie fiction poétique et écologique à voir dès le 21 novembre en salles.
FRENCH TRAILER AGA from Arizona Distribution on Vimeo.