Festival "Ecoute Voir" à Tours les 17,18,19 janvier
"Ecoute Voir", festival pluri-indisciplinaire
Pour sa 9ème édition « Écoute Voir » investit des lieux aussi divers et variés que les domaines qu'il explore : théâtre, musée, chapelle...pour inviter une série d'artistes inclassables qui interrogent les modalités de notre relation au monde. Ne venez pas écouter ou voir danse, théâtre ou musique, mais préparez vous à convoquer tous vos sens combinés et à sonder tous les sens du terme « hybride ». Si les propositions diffèrent par leurs origines, leurs formes et leurs auteurs, toutes semblent mettre sensation et émotion au centre. Non pas comme thème mais comme une expérience vécu par l'artiste, proposée au public, et souvent partagée.
Commençons par la chute, avec Michaël Alibert et Jérôme Grivel qui jouent esthétiquement avec cette perte d'équilibre jusqu'à se risquer aux abords de la philosophie pour interroger la vanité humaine. Étude(s) de chute(s) traite la chute comme un mouvement sur scène, et prend sa dimension plastique dans une version muséale.
Malika Djardi, elle, nous attend à l'atterrissage avec Horion, « le coup »,celui qui marque les corps mais aussi les rythmes. Sur scène,une sorte de couple originel incarne cette double fonction matérielle et musicale et leur charge poétique, à la fois belle et violente, nous rappelle un autre Orion, celui qui que la mythologie grecque a transformé en astre.
Avec Monstres indiens pour adultes c'est à une mythologie plus personnelle que fait appelle la Cie La Bazooka en nous invitant à rejoindre le rêve d'une enfant persuadée d'être une sioux. La transe de la danse et du son entame un voyage spatio-temporel vers un univers tout sensoriel, dont le seul véhicule est la puissance de la mémoire, réelle ou fictive.
Ha ! Ha ! assure notre retour à la terre et l'humain bien humain, avec le propre même de l'homme : le rire. En cheffe d'un orchestre anti-mélodique, Maguy Marin fait chanter notre trivialité, résonner notre médiocrité et grincer nos imperfections. Car derrière l'éclat, c'est la fissure que retient la chorégraphe.
Alvise Sinivia va plus loin dan l'orchestration de l'humain, puisque ce musicien et compositeur prend les corps pour des instruments, et les instruments pour des corps. Dans un constant va et vient entre mouvement et son, il montre dans Ersilia comment l'un produit l'autre et fait du vivant l'archet du vibrant, et vice-versa.
S'amusant des mêmes frontières entre le tangible et l'impalpable, Aline Landreau, avec Blur ! brouille notre perception dans un dispositif qui mêle le mouvement, la voix, le son, la lumière et l'espace pour nous amener à refaire l'expérience réelle de nos sens, de tous nos sens.
Steven Cohen, lui, lève le brouillard dans son introspection pour prôner l'acceptation entière de soi comme « arme de résistance aux structures sociales qui gouvernent nos corps ». Son traitement esthétique interroge notre rapport à l'image et se joue des contraintes et de leur contraires en faisant feu de toutes les contradictions de notre société.
En parallèle, l'exposition du photographe Antoine d'Agata, « White Noise », pourtant indépendante, semble documenter la programmation scénique du festival.Il immortalise les points de rupture, ces espaces émotionnels et physiques dont seul le spectacle vivant sait rendre la spontanéité, et seul la photographie fixer l'instantanéité.
Radicalité pourrait donc être le fil rouge de cette édition du festival « Écoute Voir », une traversée entre jouissance et violence, doute et mise en doute, avec juste ce qu'il faut d'insolence... et d'humour.
TÉLÉCHARGER LE PROGRAMME DU FESTIVAL "COMMENT ENTRER DANS UNE RELATION INTIME, PHYSIQUE, MENTALE, ÉMOTIONNELLE, SOCIALE, POLITIQUE, AUSSI ENTIÈRE QUE POSSIBLE, AVEC LE MONDE, ET COMMENT, DANS CETTE TENSION AVEC LE MONDE, MIEUX SE DÉFINIR, MIEUX - PLUS QUE SE CONNAÎTRE - S'AFFIRMER, MIEUX..." ANTOINE D'AGATA Voici la programmation de cette neuvième édition du festival Ecoute/Voir.
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