Opéra de Lyon/ Danse : Jiří Kylián nous offre un Avant Demain d'une grande beauté !!
Hier soir à l'Opéra de Lyon, nous avons eu la grande chance de voir la clôture de trois saisons de collaboration de l'institution avec le chorégraphe tchèque Jiří Kylián, qui présentait à cette occasion son spectacle Avant Demain.
Un spectacle de toute beauté qu'on vous raconte dès à présent :
En résidence à l'Opéra de Lyon depuis 2016, le chorégraphe tchécoslovaque Jiří Kylian , très récemment entré sous la coupole de l'Académie des beaux-arts, présente jusqu'à demain soir une trilogie de pièces qui vient clôturer sa très fructueuse collaboration avec l'Opéra de Lyon et qui démontre toute sa liberté et la grande richesse de son formidable repertoire...
«La vie est le mouvement, le mouvement est la danse, la danse est la vie. Elle est la forme d'art la plus fugitive et la plus vulnérable, car elle vit et meurt au moment de sa création»
La soirée s'ouvre sur "Wings Of Wax", qui revisite le mythe d'Icare d'une formidable façon.
Sur scène, est suspendu un arbre, dont les branches pointent vers le sol, et les racines vers le ciel, alors qu'un projecteur balaie la scène et le corps des danseurs.
Sur une musique, qui pourrait bien être celle d'un ballet de danse classique, la troupe, toute habillée de noir, investit la scène et varie les rythmes, la douceur et la violence des gestes, les pas de deux, et les tableaux de groupe à la symbiose parfaite.
Lorsque les danseuses semblent se mouvoir au ralenti alors que les danseurs virevoltent de plus en plus vite entre elles, le moment est profondément magique, comme un instant suspendu hors du temps!
Le final, avec ce couple qui ne cesse de s'étreindre est une merveille d'émotions.
Est ce que parce que le chorégraphe se demande quand commence réellement la représentation que la seconde pièce de la soirée, Bella Figura, débute, alors même que la salle n'est pas encore complètement éteinte, que l'entracte ne semble pas totalement fini, et que sur scène, les danseurs donnent l'impression de s'échauffer.
De cette pièce, sans doute celle qui nous a le moins ému des trois présentées dans le programme, nous retiendrons surtout les jeux des danseurs avec les rideaux, comme s'ils se faisaient happer par le tissu, ces artistes à demi-nus, simplements vétus d'une jupe plissée rouge, ainsi que ces couples subliment éclairés par des flambeaux.
Quant au dernier acte, le splendide God and dogs, il mêle avec une belle audace John Cage et Jean Sebastien Bach, en nous offrant sans doute les plus beaux moments de la soirée.
Lorsque les corps des deux couples s'unissent et se portent, un rideau doré, situé en fond de scène, les éclairer, et c'est tout bonnement magnifique de simplicité et de beauté ...
Et quand le danseur Albert Nikolli vient clôre le spectacle dans un solo étourdissant de force, d'énergie et d'intensité, notre corps à nous, pauvres spectateurs assis bien confortablement dans la si belle salle de l'opéra de Lyon, est alors parcouru de frissons d'émois et l'on ne peut s'empêcher de penser, que décidemment, monsieur Jiří Kylián est vraiment un très grand môssieur de la danse !!