"J'avais retenu la leçon. Ma propre mère m'ayant rejeté et balancé, ma philosophie était simple : ne faire confiance à personne et ne dépendre de personne."
Les confessions de l'un des hommes les plus dangereux de l'histoire des criminels, ça vous tenterait pas un peu de les lire?
En aout 2019, cela fera 50 ans que la série de meurtres la plus célèbre de l'histoire criminelle mondiale aura eu lieu. Alors que "The Haunting of Shraton tate", avec Hilarry Duff dans le rôle de Sharon Tate devrait sortir en 2019 et surtout que le "Once upon in time in America de Tarantino qui aborde cette période et cette tragédie a fait chaviré ( peut être moins que prévu tout de même la croisette), les excellentes éditions Seguier sortent en France l'autobiographie du monstre Charles Manson, commanditeur de ses meurtres horribles.
Fruits de longs entretiens entre Manson et Nuel Emmons, ex taulard que Manson a croisé en prison dans les années 60 reconverti ensuite dans le journalisme, comme Emmons le raconte en avant propos des confessions de Manson, cet ouvrage nous permet de tenter de rentrer dans la tête de ce monstre.
Alors qu'il y a trois ans deux romanciers, l'une américaine et l'autre français, avaient décidé de rafraichir notre mémoire en revenant sur cette tragédie de l'assassinat de Sharon Tate, par des adeptes du gourou Charles Manson, entendre la version de ces meurtres par Manson lui même offre une lecture différente de ces crimes, pour un versant éprouvant mais néanmoins captivant.
" La légende de Charles Manson, le battage médiatique qui l'a paradoxalement rendu si énigmatique, le problème des sévices infligés aux enfants et celui des drogues sont autant de bonnes raisons de raconter cette histoire. Mais il me semble que me mythe de Charles Manson ne survivra pas à ses propos."
Si on pourra formuler quelques réserves sur la préface de Simon Liberati, dont ce fait divers le passionne depuis l'enfance, qui a tendance à verser dans la complaisance et la fascination pour Manson, le reste du livre est passionnant et surtout possède le grand atout de rendre compte de la contre culture américaine et permet notamment de voir comment vit une horde de hippies dans le début des années 70.
En effet, cette immersion dans la psyché de ce criminel/gourou aussi terrifiant qu'ensorcelant, insiste lourdement sur son enfance et adolescence particulièrement misérable (abandonné par sa mère, puis prisonnier pendant de très longues années), et elle est aussi en creux une critique de la société américaine, notamment de la politique carcérale et judiciaire.
Si les propos de Manson (qui minimisent totalement son implication dans les crimes et sa culpabilité)doivent évidemment être pris avec un maximum de précaution, ce qu'ils disent des USA des années 60/70 est riche et salutaire..
« Charles Manson par lui-même ». Editions Seguier 384 pages; 19.90€