Cannes à Lyon : It must be heaven Elia Suleiman : une tragédie élégante à la Pierre Etaix
"It must be heaven", vu lors des rétrospectives "Lyon à Cannes", cette année est un conte oriental moderne, une fable sur la reconnaissance.
Elia Suleiman quitte Nazareth pour trouver le producteur de son prochain film, un film qui doit refléter l’identité palestinienne, avec si possible un humour palestinien.
Mais au fait s’interroge Elia, c’est quoi être palestinien ? De Paris à New-York, le réalisateur observe le monde et ses habitants. Sont-ils vraiment différents de ceux qui peuplent la Galilée ?
E.S est au centre de tous les tableaux. Sous la belle lumière de Palestine au milieu de champs d’oliviers ou dans un bar de Nazareth à siroter un alcool fort, dans un Paris désert au mois de juillet, ou à Central Park, se dessine un personnage à la Sempé perdu au milieu de décor trop grand pour lui observant une faune dont il ne comprend pas toujours les agissements.
C’est décalé, poétique, absurde et pourtant en creux, Suleiman nous parle de la difficulté d’habiter dans un pays qui n’existe pas.
Le réalisateur fabrique un conte burlesque et magnifiquement chorégraphié, une tragédie élégante à la Pierre Etaix.
Certes, bien sûr, ce n’est pas ce film qui résoudra le conflit mais c’est vraiment très agréable d’avoir une vision décalé du Moyen Orient...un très bon et surprenant moment de cinéma...
Absurde, fabuleuse et pourtant profondément réaliste, cette fable est aussi une formidable métaphore sur l’exil et le déracinement. Et en plus c’est très très drôle…
It must be heaven Elia Suleiman;;Sortie en France : 04/12/2019/ "It Must Be Heaven" - Elia Suleiman - Prix spécial - Cannes 2019 - ARTE Cinema