Ce livre illustré est signé François Cau et Matthieu Rostac, deux journalistes cinéma français et grands fans de Stephen King. Pour cet ouvrage, ils ont relu et revu toute l’oeuvre de Stephen King, nul doute que ce livre deviendra rapidement la référence en matière d’adaptations du Maître.
D’après une histoire de Stephen King/ Anthologie de Stephen King à l’écran
Hachette Heroes, le label pop culture d’Hachette, a sorti le 2 octobre 2019 le livre D’après une histoire de Stephen King : un livre consacré au cinéma de Stephen King.
De Carrie à Docteur Sleep en passant par Ça, nombreuses sont les adaptations sur petit et grand écran de l’œuvre de Stephen King.
Au fil de ses 224 pages, Stephen King à l’écran revient sur l’histoire qui a accompagné chacune de ces productions et met en lumière la place qu’elles occupent dans la carrière et l’univers du maître de l’horreur.
Avec plus 50 romans et plus de 200 nouvelles, Stephen King, le stakhanoviste de l'horreur, et un peu -n'ayons pas peur des comparaisons édifiantes - notre Edgar Allan Poe des années 2000, n’a pu ainsi qu’attirer, depuis plusieurs décennies déja, quantités de films et téléfilms tirés de son oeuvre tant ce conteur hors pair est adapté par Hollywood régulièrement depuis trente ans.
Ce livre nous apprend concernant l'oeuvre de King et ses versions sur grand écran que King est aussi et avant tout un grand cinéaste de l’enfance, comme Standby me, un des films les plus réussis tirés d’un roman de King le montre parfaitement.
Cette adaptation d’une nouvelle de King, The Body, publiée dans le recueil Différentes saisons par Rob Reiner dévoile la part sensible de l'auteur et démontre que ses livres touchent la plupart du temps à quelque chose de plus profond que si l’on reste à la surface.
Si Stephen King cinéaste a vite arrêté de réaliser lui-même ses films après quelques essais bien médiocres (notamment Maximum Overdrive adapté de l'une de ses nouvelles, Poids lourds) la plupart de ses adaptations, même celles qui sont volontairement des séries B au départ prennent toujours au final une dimension autre, grâce à la richesse du matériau original : Christine, Dead Zone ou Carrie sont de très beaux exemples)… |
De toute façon, dans l’absolu, les meilleures adaptations de romans de King sont celles qui s’éloignent du livre d’origine pour en tirer la substantifique moëlle : l’exemple de Shining, roman par lequel Stephen King racontait son propre alcoolisme et la peur de l'homme qu'il pourrait devenir qui devient dans les mains de Kubrick un film très cérébral traversé d'images mentales et de visions insensées étant sans doute l’exemple plus probant d’une trahison parfaitement réussie ( trahison que King n’aura jamais pardonné à Kubrick. C’est selon lui un « film réalisé par un homme qui réfléchit trop et ne ressent pas assez» ce qui montre bien la différence de vision impossible à concilier entre les deux SK..
Pourtant reconnaissons que la trahison de Kubrick est absolument géniale : un exemple au hasard le justifie : dans le roman de King, ce sont les animaux en buis qui attaquent l’enfant, or à l’époque du film (1980) ce trucage semblait impossible à réaliser, Kubrick a alors l’idée géniale de les remplacer par un labyrinthe du même matériau, le buis qui symbolise ainsi les circonvolutions du cerveau fou du père.
Pour ceux qui avaient lu le livre avant et n’avait pas cette perception du cerveau du père la surprise était de taille et particulièrement jouissive.
Bref, Stephen King à l'écran propose un inventaire complet qui permet de percer à jour toutes les obsessions thématiques et les percées de génie du maitre.