Moscou ne croit pas aux larmes/ Il était une fois dans l’Est : le cinéma russe entre classisisme et modernité
Chaque année, une centaine de longs métrages de fiction sont produits en Russie, dont seulement trois en moyenne sortent sur les écrans français.
A l'occasion de l'actualité vidéo- DVD et vidéo à la demande, voici deux films russes , un classique et un contemporain, deux oeuvres à la fois différentes dans leurs approches et leurs thématiques mais qui permettent de faire un petit tour d’horizon de la question du cinéma sovétique.
1/ Moscou ne croit pas aux larmes/ sortie DVD le 7 juillet chez Potemkine
Vingt années dans la vie d’un groupe d’amis dans la Russie de la guerre froide, un vrai portrait drôle et tendre d’une classe moyenne moscovite très peu représentée au cinéma.

2/ Il était une fois dans l’Est , sortie VOD le 11 juin ( Jour 2 fête)
Présenté dans la section Un Certain Regard à Cannes l’an passé, Il était une fois dans l’Est , ce sixieme long-métrage de la réalisatrice Larissa Sadilova, devait sortir en salles mais finalement arrivera directement sur les plateformes de VOD, dès la semaine prochaine, fermeture des cinéma obligent.
Le film est le portrait d’une relation extra-conjugale en pleine campagne russe dans la bourgade de Trubchevsk où vivent 15 âmes esseulées .
Pour écrire cette histoire d'adultère, Larissa Sadilova s’est fortement inspirée d’un couple de son entourage, qui du fait de leur situation extra conjugale n'avait que peu l'occasion de se retrouver, à part des allers-retours en camion entre Briansk et Moscou.
Dans " il était une fois dans l'est", Anna et son amant routier- qui ne sera jamais nommé outre que par sa fonction- voient chacun en l’autre le moyen de relever un peu le piment d'un quotidien un peu terne et monotone.
Cette version russe et contemporaine de "la femme d'à coté" est filmée de façon assez légère et surtout avec un naturalisme proche du documentaire qui plonge le spectateur en immersion dans la vie de ces gens in fine très ordinaires mais qui tendent à quelque chose d'autre.
Malgré le tragique de l’impossibilité d’un bel amour dans une ville où tout le monde se connait et les dommages collatéraux que cette relation va provoquer, le film de Larissa Sadilova conserve tout le long une petite part de fantaisie qui le fait tourner parfois du coté de la fable.
Le long métrage de Larissa Sadilova fait parfois penser à du Aki Kaurismaki, dans la façon dont la ville semble un peu figée hors du temps ainsi que dans la manière dont le couple trouve mine de rien, une certaine inventivité pour vivre leur relation à l'insu du voisinage.
La réalisatrice a fait appel à uniquement des comédiens non-professionnels, dont la simplicité et la sincérité renforcent le coté authentique et finalement assez anecdotique de cette relation plutôt bon enfant entre ces deux adultes.
Porté par de petites touches impressionnistes, "Il était une fois dans l'est " diffuse mine de rien cette dimension slave qui rend cette histoire de tromperie au départ plutot banale assez singulière....
Distribteur: Jour 2 fête
Ce film sera visible à partir du 11 juin sur les platesformes suivantes :
Canal VOD Filmo TV, Google Play, iTunes, Orange Universciné, Wuaki
Location : 4,99 euros Achat : 9,99 euros