Le Pays du crépuscule : le huis clos déconcertant de Marie Hermanson
"Assise entre Judit et Andreas, je regardais le ciel étoilé, la tête penchée en arrière.Pour la première fois depuis le début de la soirée, je me sentais calme et sereine, ce qui est étrange quand on y pense avec le recul. Pourtant c'était ainsi, je me souviens très bien : les étoiles, le vent dans les cheveux , la voix de velours de la chanteuse latine et un grand calme qui m'envahissait."
Une riche retraitée suédoise, Florence , veut continuer à vivre dans les années 40 et s'entoure d'employés en costumes d'époque.
Convaincue que son père, diplomate, participe à la reconstruction de l’Europe d’après-guerre , elle pousse son délire jusqu'à embaucher plusieurs jeunes pour rendre son uivers imaginaire le plus crédible possible.
Parmi eux, Martina, jeune femme de 22 ans qui n'a connu que des échecs va devenir grâce à Tessa, une de ses amies d'enfance retrouvée de vue, sa secrétaire particulière.
Se prenant vite au jeu de cet univers aussi iréel qu'enchanteur, Martina pourrait bien se bruler les ailes surtout quand la question de l'héritage du lieu vient à se poser
Une vieille excentrique crée un univers hors du temps et hors du monde, qui sert de décor à un huis clos aussi déconcertant qu'étonnant de la suédoise Marie Hermanson .
Avec une intrigue singulière qui fait un peu penser au film "The Game " de David Fincher, la romancière parvient à instiller une ambiance bien étrange ainsi qu'une réflexion bienvenue sur notre tendance à fuir le réel et à jouer un double rôle .
Une des belles curiosités littéraires de ces dernières semaines, à rattraper avant que la prochaine rentrée littéraire ne vienne tout emporter sur son passage .
Le Pays du crépuscule (Actes sud collection Actes noirs), traduit du suédois par Johanna Chatellard-Schapira, 288 pages. 22 €