Lumière 2020 : Conversation avec les Dardenne en quelques phrases choc et quelques tweets
Vous le savez déjà certainement : Jean-Pierre et Luc Dardenne ont reçu vendredi soir dernier, le 12e Prix Lumière remis par le festival Lumière, à l'occasion de sa 12e édition- qui s'est achevé hier de façon un peu abrupte, couvre feu à 21h00 oblige-.
Il faut dire que les frères Dardenne ont empreint le cinéma contemporain de leur regard puissant et immédiatement reconnaissable.
Les Dardenne, cinéastes du réel et de la vérité, inscrivent leur oeuvre, film après film, dans l'héritage des frères lyonnais qui ont documenté la vie à la fin du XIXe.
En amont de cette conversation, les « frères » ont invité deux personnes à s’exprimer sur scène, au nom des milliers de précaires, menacés par la situation sanitaire.
Petit florilège des phrases les plus fortes de cette rencontre simple et forte à l'image du cinéma des deux frangins :
" Lorsque l’on filme Rosetta, on essaie de faire en sorte qu’elle soit vivante."
"Nous ne faisons pas un cinéma militant à proprement parler. Nous nous intéressons à la singularité de chaque présence que nous filmons, nos personnages ne sont jamais des représentants car ils ne sont les représentants que d’eux mêmes."
"Je pense à vous est un échec salutaire car on a compris à partir de ce film ce qu'on ne voulait plus faire."
"Le style vient en cherchant, aussi avec notre cadreur. Rosetta, nous nous placions derrière elle et essayions de la suivre, on n’était pas en avance sur son personnage. On ne sait pas où elle va, elle ne le sait pas elle-même, donc on construit le moins possible. Le jeune Ahmed fait la course vers la mort et personne ne va l’arrêter, donc on sait qu’on va le filmer dans une sorte de course."
" Avant "la promesse", on voyait le cadre comme un vide à remplir. Depuis on met la caméra au milieu de la scène pour rester collé au personnage et ne pas forcément filmer le personnage en entier." Le secret c'est qu'il n'y a pas de secret, notre obsession c'est que nos personnages ne soient pas des modèles, des figures, et cette résistance s'incarne forcément dans notre mise en scène."
"Les essais costumes durent chez nous toute la durée des répétitions. Le fait d'éprouver ces costumes à ce moment nous permet de voir si le personnage commence ou pas à naitre."
"Nos fins de films sont souvent abruptes car on aimerait que le mouvement continue de vivre dans la tête du spectateur"
" Nous aimons regarder le monde et essayer de le comprendre à travers nos films, nous étions assaillis par cette réalité."
"Avec le corps d’Ahmed, encore enfantin, nous pouvions exprimer une forme d’incertitude : il est prêt pour une violence terrible, mais, même pris dans les filets d’une religion radicalisée, il y a quelque chose en lui qui n’est pas figé. Il a des rondeurs qui lui restent de l’enfance, il est en train de changer."
"Rosetta on avait le sentiment que personne ne voulait la voir comme personnage de cinéma. On ne fait pas du cinéma militant car on s intéresse avant tout à chaque singularité" Luc et Jean Pierre Dardenne #Lumiere2020 pic.twitter.com/odHOePGVbZ
— Baz'art (@blog_bazart) October 16, 2020
Arrivée des frères #dardenne sous l ovation du public des @celestins @FestLumiere #Lumiere2020 pic.twitter.com/xqorg3eiV8
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Direction @celestins pour assister à la rencontre avec les frères #dardenne.. On a de quoi prendre de la hauteur #Lumiere2020 @FestLumiere #prixlumiere2020 pic.twitter.com/lM9rac1Sus
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@FestLumiere dans " Le fils" c est au moment de la répétition qu'on a décidé de filmer autant de dos Olivier Gourmet c était ainsi qu on voulait montrer qu il était en déséquilibre ". #Lumiere2020 #freredardenne pic.twitter.com/4Ckui8Q5xY
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"il faut accepter que les choses vous échappent, que les blancs vont être remplis par le spectateur. Pialat appelait cela « être dans le cul des choses ». Nous, on est belges, on est plus polis mais ça l'idée " Les frères Dardenne #Lumiere2020 , @celestins pic.twitter.com/Ehp8JlUYl2
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Un principe de base du cinéma des #Dardenne? Sans doute leur volonté de ne jamais s’éloigner des corps, de tourner dans la continuité pour montrer l’évolution des personnages, plongeant le spectateur dans un mouvement perpétuel qui lui donne parfois le vertige #Lumiere2020 pic.twitter.com/DjGUEpET9U
— Baz'art (@blog_bazart) October 15, 2020