La femme qui reste : un roman historique passionnant et instructif
« Le 22 Aout 1932, la municipalité a voté la fermeture du Bauhaus Dessau par vingt voix contre cinq. Les sociaux-démocrates se sont abstenus. La ville est venue à bout du « bolchévisme culturel ». Elle peut être fière d’elle »
Allemagne 1926, Theo, Clara et Holger sont admis à la prestigieuse école d’art du Bauhaus. Une grande et belle histoire d’amour et d’amitié liée à l’histoire de l’Allemagne et à l’histoire de la modernité. Porté par le vent tragique des évènements qui embraseront l’Europe et le Monde, les trois jeunes gens devront faire des choix politiques et artistiques. Qui a dit que choisir c’est d’abord renoncer ? Créer pour se libérer ce sera le choix de Clara.
Différente ; bien sûr, elle souhaite l'être. Elle est différente du garçon à la pomme d'Adam, et de ce Lux qui tripote son appareil photo. "Si nous sommes honnêtes, nous nous révélerons." En tout cas, s'il y en a un qui ne fait aucun effort, c'est bien lui. Il s'est assis par terre, le dos calé contre le mur, et il a fermé les yeux. "
« La femme qui reste » est une formidable saga du XXe siècle. Kandinsky, Klee, Léger, Breuer, Schlemmer, Bartók, Mies van der Rohe…Un name droping de tout ce qui fera notre environnement artistique et culturel un siècle plus tard.
Malgré un style parfois un peu ampoulé, Anne deRochas- qui a longtemps travaillé comme graphiste pour la maison Yves Saint Laurent signe un roman historique passionnant et instructif, à savourer, le dos délicatement calé dans un fauteuil Barcelona, le modèle avec ottoman évidemment.
La Femme qui reste, Anne De Rochas, Les Escales.