Noir diademe, Gilles Sebhan
"La mort ne finit rien, elle creuse une question en nous qui s'étenise.. Ce n'est pas la mort mais cette question qui nous tuera."
Lorsqu'on découvre le corps profané d'un adolescent aux abords d'un camp de fortune où sont réfugiés des migrants, le lieutenant Dapper en fait une affaire excessivement personnelle. Comme les grands héros tragiques, le policier va s'évertuer à offrir une sépulture au jeune disparu. Mais pour cela, il lui faudra résoudre une énigme laissée après sa mort par le monstre Bauman, un tueur en séries. Remonter la filière mafieuse d'un réseau de trafic d'organes. Et s'attaquer à un casino de la mer du Nord aussi gardé qu'une citadelle.
Noir Diademe est du nouveau roman de Gilles Sehban qui poursuit dans la veine très psychologique de Cirque mort, et de , Feu le royaume où l'on retrouvait le même personnage principal de Dapper, un flic tourmenté, en perte de repères tant sur le plan professionnel que sur le plan personnel, qui enquête,sur des disparitions d’enfants.
"Comment imaginer qu’après avoir été horriblement mutilé, sans doute violé, laissé à l’état de cadavre dans un terrain vague, soumis aux intempéries comme un vulgaire détritus, le garçon allait subir l’ultime humiliation de ne pas recevoir de sépulture ? "
Lorsqu’on découvre le corps profané d’un adolescent aux abords d’un camp de fortune où sont réfugiés des migrants qui survivent en se prostituant, Dapper en fait une affaire excessivement personnelle et va s’acharner à offrir une sépulture à ce jeune migrant.
Une enquête tendue et bien glauque, qui ne cesse de sonder les affres de la transmission sous la plume mélancolique , vénéneuse, et ample de ce trop méconnu Gilles Sehban.
Une tragédie presque antique qui prolonge de belle manière le projet romanesque de l’auteur .
Noir diadème, de Gilles Sebhan, éd. du Rouergue, 192 p., 18 €.
Les précédents volumes de la série (Cirque mort, La Folie Tristan, Feu le royaume) sont disponibles chez le même éditeur.