Interview de la cinéaste colombienne Diana Montenegro pour le film " El alma quiere volar "
Diana Montenegro est une jeune cinéaste colombienne très prometteuse . Son premier long-métrage El alma quiere volar. était présenté au dernier Festival Ciné Latinoa avec une maturité et une authenticité extraordinaires qu'on avait remarqué
Il a été récompensé du PRIX SFCC de la Critique EL ALMA QUIERE VOLAR de Diana MONTENEGRO . On avait eu à cette occasion eu envie d'échanger un peu avec elle
«Mon film a deux origines.
D'abord, l'écho de mon enfance dans une famille de femmes, enfance qui a forgé celle que je suis. Et le fait qu'aujourd'hui les jeunes générations se demandent quelle est la place a laquelle les femmes avons droit dans nos sociétés.
Et cela est valable dans le monde entier.
Jai voulu mettre en avant des femmes trop longtemps mis dans le silence dans une société sud américaine où le patriarcat a imprimé de manière plus ou moins consciente tous nos faits et gestes. Il faut se poser la question de savoir la place qu'on veut donner à ces femmes dans nos sociétés. Certes le mouvement me too a eu un essor très fort partout dans le monde, mais en même temps, la pandémie a eu un impact très fort sur la récrudessence des violences conjugales en amérique du Sud, donc rien n'est réglé, au contraire.
J'ai suivi une formation de cinéma à Barcelone et en Russie et jai eu un vrai choc en découvrant à cette occasion le cinéma de Bergman qui m'a beaucoup guidé . Il était essentiel pour moi que le film échappe au film à thèse et dossier que la mise en scène dicte la narration et non pas le contraire. J'ai voulu ouvrir les portes de la maison d'une famille colombienne..
Mon film est une invitation à la pause dans ce monde abreuvé d'images et ou tout va trop vite. J'ai voulu à ma façon faire un film de résistance dans un monde chargé d'images qui n'a pas toujours beaucoup de sens.
'Cette histoire a une origine assez personnelle, cette petite fille c'est un peu moi je ne le cache mais il il était important de transcender ce tissu autobiographique et pour cela j'ai travaillé avec la très grande réalisatrice et scénariste Lucrecia Martel qui m'a beaucoup aidé à apporter de la fiction et un sens narratif qui donne une dimension universelle, du moins je l'espère à ce récit .
éJai voulu mettre en avant des femmes trop longtemps mis dans le silence dans une société sud américaine où le patriarcat a imprimé de manière plus ou moins consciente tous nos faits et gestes. Le sexisme a intégré tous les pores de notre société c'est pour cela que j'ai longuement insisté sur ces scènes de maquillage ou de soins que ces femmes font non pas pour elles mais pour se soumettre aux regards des hommes .
"Aussi forte que soit la cohésion des femmes, il y a des forces à l'œuvre dans la famille contre lesquelles la solidarité et l'amour sont impuissants Mon film cest pour insister sur le fait qu'en Colombie, le linge sale se lave en famille et que les institutions policières ou judiciaires sont totalement ignorées.
Mais si j'ai voulu filmer à hauteur de cette petite fille c'est que je crois à cette émancipation à l'intérieur du giron familial.
Il y a de plus en plus de réalisatrices colmbiennes qui réussissent à filmer, malheureusement les festivals ont encore tendance à mettre en avant les films réalisés par des hommes c'est pour cela qu'en France vous connaissez plus des réalisateurs comme Franco LOlli ou Ciao Guerra que les femmes."
