L'oeuvre d'une vie: devenir mère- Rachel Cusk égratigne la mère parfaite
/MAMANS BÉATES S'ABSTENIR 🍂//
🍂Plus j'avançais dans la lecture de Devenir mère, plus je me disais que Rachel Cusk n'y allait pas de main morte et en même temps je hochais la tête, je souriais (humour noir voir très noir) et je jubilais qu'elle ose parler de maternité aussi crûment, franchement, terriblement (en général quand on essaie de s'aventurer sur ce terrain en étant maman, on reçoit des regards noirs).
🍂En 2002, lorsque le livre est paru en langue originale, il a été, sans trop de surprise, accompagné d'un petit vent de scandale. Comment alors qu on adopte un ton général bêtifiant dès qu'on parle bébé, pouvait-on affirmer non seulement qu'être mère "ce n'est pas que du bonheur" mais que ça pouvait même être un vrai cauchemar.
🍂Porté par un style qui m'a convaincu dès les premières pages, Devenir mère égratigne toutes les images d'Epinal concernant la grossesse, l'accouchement, l'allaitement, les premiers mois avec le nouveau-né.
Rachel Cusk ne parle que de la façon dont elle a vécu les choses mais dit si bien ce sentiment de dépossession et d'asservissement.
🍂Je ne sais pas si je le conseillerai à une nullipare avec des envies de bébé... quoique ça peut servir à se sentir moins seule dans sa détresse dans certaines situations et à déculpabiliser de ne pas ressembler du tout à l'image de la mère dans les livres sur la maternité.
Et puis la mémoire est sélective et oublie les nuits sans sommeil et autres joyeusetés des premiers mois de mère ...la preuve : Rachel Cusk a eu un second enfant.
(à noter la très belle traduction de l'anglais par Lori Saint Martin et Paul Gagné)
http://editionsdelolivier.fr/catalogue/9782823617603-l-oeuvre-d-une-vie-devenir-mere