Sélections poches pour l'été : nos trois derniers coups de cœur
Troisième et dernière fournée de conseils en lecture poches pour cette fin d' été 2022 ( sniff). Un dernier volet plutôt axés littérature américaine, entre grand nom, hip hop et classique du cinéma :
- Isabelle pour l'été ; Douglas Kennedy; Pocket
"Ma vie sentimentale était en lambeaux, et j’étais devenu l’employé de bureau en costume que je m’étais juré de ne jamais être sans pourtant cesser de gravir avec acharnement les échelons vers mon poste actuel. J’étais hanté par toutes sortes de questions sur les compromis, les déceptions qui avaient fait ma vie. Pourquoi n’avais-je pas passé six mois à travers l’Asie avec un sac à dos ? Ou disparu en Patagonie ? Ou même traverser mon propre pays à pied, comme je m’étais promis de le faire pour mes trente-cinq ans –mais le divorce avait mis un terme à ce projet. En cherchant bien, je trouvais des excuses pour toutes ces occasions manquées. »
Paris rive gauche et seventies. Les librairies du boulevard Saint-Germain, la rue Champollion et ses cinémas, les clubs de Jazz de la rue des Lombards et Samuel, le nez au vent, traversant le pont neuf en se rêvant Ernst Hemingway, Jack Kérouak ou Bill Evans.
En vacances à Paris pour quelques mois avant de faire sa rentrée dans la prestigieuse université d’Harvard, le jeune homme qui a encore du lait derrière les oreilles sait bien qu’il a plus de chance de devenir un yuppie respecté qu’un écrivain tourmenté. Mais Isabelle, une femme mariée de quinze ans son ainée, sexuellement libérée et tellement parisienne, ne risque-t-elle pas de bousculer la belle ordonnance de ce destin tout tracé ?
Amours, regrets et choix impossibles, trahisons, hésitations, dépressions, handicap, cancer et tout cela dans un monde microcosmique où l’être humain est dispensé de toutes contingences matérielles. Un récit d’apprentissage, un roman d’amour et un mélodrame.
Francophile, amoureux de Paris, Douglas Kennedy est aussi un écrivain roué qui ne recule devant aucun cliché romanesque et qui, pourtant, réussit le pari difficile de nous captiver et nous émouvoir.
Samuel son héros tellement humain ne s’apitoie pas sur lui-même mais sur les autres et c’est justement ce qui le rend attachant.
Le roman a le bon goût d’aller vite et direct, l’idée d’une vie racontée à la première personne est au début un peu déroutante et semble facile, mais le procédé tient la distance et à l’avantage de ne pas s’encombrer du superflu....
Un bon roman pour la plage et en plus c’est assez émouvant par moment.. Du John Irving plus léger ou plus simple!
- Connexion Kae Tempest; Points
" L'ordre établi compte sur ton apathie. Tu es là pour consommer. Tu n'as aucune autre utilité aux yeux de ce qui gouvernent. Tu n'es rien. Tu graisses les rouages d'une machine qui s'appuie sur ta complicité et ta malléabilité fervente.
On t'a martelé que tu étais une graine qui portait en elle un avenir radieux, absolument splendide, que pour vivre ta vie à fond il te suffisait de prendre part à la compétition. D'être un winner. De consommer. Tu consommes, tes parents consommaient, et tes grands-parents avant eux, et tes enfants consommeront. Voilà ton héritage. "
Sur scène Kae Tempest slame, s’lâche, tempête, évidemment, surtout fait vibrer la musique et les mots avec intensité, les émotions jaillissent.
Elle fait pareil à l'écrit avec des recueils de poèmes ou des essais, comme ce Connexion, écrit au début de la pandémie au printemps 2020,
Connexion n'est pas un journal de confinement mais une réflexion profonde, intime et au-delà sur la créativité. La façon dont la créativité nous ouvre accès à nos émotions authentiques et nous connecte aux autres.
La créativité comme remède à la vie inhumaine, individualiste, à cette course au profit qui nous éloigne des véritables profondeurs.
- Forrest Gump, Winston Groom ( Gallmeister)
«Je suis idiot de naissance. J’ai un QI dans les 70, et il paraît que ça me met dans la catégorie des idiots. En fait, je suis peut-être plus proche d’un imbé cile ou d’un débile léger, mais person nellement, je préfère me voir comme un faible d’esprit ou un truc de ce genre.»
Indispensable ! Tout le monde connaît le film Forrest Gump : Voila un film bien incontournable, une fable qui dépeint avec humour et émotion quelques grandes époques de l'histoire américaine moderne
Une oeuvre plus profonde qu'on le croit, qui nous montre tout un pan des Etats Unis sous le regard d’un etre singulier, imposant mi-enfant pour ses réflexions spontanées. qui peut etre aussi candide que véritable sage philosophe.
Mais avez-vous lu le roman culte du même nom écrit par Winston Groom dans les années 1980 ? Un classique de la littérature américaine réédité cette année par Gallmeister
Robert Zemekis, .le réalisateur du film a épuré le livre pour n'en garder que l'essentiel , et il à remanié l'histoire . à sa façon et on se rend compte que la prestation de Tom Hanks est pour beaucoup dans le succès du film car son personnage n'est pas si empathique que cela, mais c'est vraiment interessant quand on se souvient du film culte de comparer les deux version...
À redécouvrir absolument pour cet été!