[CRITIQUE] Annie Colère :un film indispensable pour raviver les mémoires!
"Annie colère" , troisième long métrage de Blandine Lenoir (quelques années après le déjà très réussi Aurore avec Agnès Jaoui) nous plonge dans les années 70, juste avant l'adoption de la loi Veil.
Dans une ville de province qui ne sera jamais nommée, vit Annie, ouvrière et mère de deux enfants, qui tombe enceinte une nouvelle fois mais ne veut pas garder cet enfant.
Elle va dès lors entrer en contact puis devenir partie prenante, en dépit du quand dira t’on, du MLAC (le Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception) qui pratique les avortements illégaux aux yeux de tous.
Car alors que des centaines de femmes meurent chaque année des suites d’avortements clandestins, des médecins militant·es et des féministes fondent en 1973 le MLAC, qui réclame la diffusion d’une information sexuelle, la liberté de la contraception et de l’avortement.
Ce mouvement fait le choix de la désobéissance civile de masse, en bafouant ouvertement la loi.
Anonymes, ces femmes qui pratiquaient des avortements sécurisés aux yeux de tous, malgré leur illégalité, ont été oubliées de la mémoire collective. et le premier mérite du long métrage de Blandine Lenoir est sans doute de les réhabiliter de très jolie façon.
Ainsi pendant près de 18 mois dans de nombreuses villes de France, leurs bénévoles pratiquent des avortements grâce à la méthode Karman.
Cette méthode consiste à aspirer le contenu de l’utérus à l’aide d’une canule : c’est indolore, peu coûteux, très simple à appliquer et à enseigner
Une sororité solaire et joyeuse parcourt ce film porté par un excellent scénario co- écrit par Blandine Lenoir et Axelle Ropert qui va au- delà des archétypes
Annie Colère mêle joliment petite et grande histoire et soigne ses personnages, principaux et secondaires, masculins et féminins, qui font le décor de ce mouvement si singulier et si important qui promouvait avant tout le droit à la « tendresse ».
Annie Colère mêle avec énormément de brio émancipation individuelle et collective et, en figure de proue de ce collectif sans fausse note, Laure Calamy s'y montre encore plus géniale que d habitude..
Pour conclure notre critique, notons qu'il est assez étonnant de voir que ce film, qui sort quelques temps après l'Evenement et Simone le voyage du siècle, résonne en écho avec les événements récents des USA qui ont vu la Cour suprême mettre un terme à la protection fédérale du droit à l'avortement aux États-Unis.
Cette sinistre actualité rend d'autant plus nécessaire de raviver les mémoires!
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Annie Colère ***
Sortie en salles le 30 novembre 2022 – Distribué par Diaphana
De Blandine Lenoir, avec Laure Calamy, Zita Hanrot, India Hair
NB : Annie Colère sera projeté en avant première au Cinéma Lumière Terreaux
Anonymes, les femmes du MLAC qui pratiquaient des avortements sécurisés aux yeux de tous, malgré leur illégalité, ont été oubliées de la mémoire collective. et Annie Colère a le premier mérite de les réhabiliter de très jolie façon .. en salles le 30 novembre pic.twitter.com/QriNJPNnEj
— Baz'art (@blog_bazart) November 19, 2022
En complément idéal de #LEvénement #AnnieColère de Blandine Lenoir raconte le combat des femmes pour le droit à l'avortement et à la contraception et mêle avec énormément de brio émancipation individuelle et collective..Laure Calamy encore plus géniale que d habitude.. pic.twitter.com/LRtEd8JrH4
— Baz'art (@blog_bazart) November 9, 2022