[CRITIQUE] AMORE MIO- l'acteur primo réalisateur Guillaume Gouix réussit son pari
Après le déces brutal de son compagnon, Lola veut prendre la route, descendre au Sud si possible, ne pas reprendre sa vie. Elle ne veut ni compassion ni phrases faciles, refuse toutes les responsabilités qu’on lui impose dans ce moment charnière.
Elle traine malgré elle dans son périple sa soeur Margaux sorte d'l'antithèse de sa cadette mais ne peut rien contre sa sauvagerie. D'abord réticente, elle se voit embarquée vers l'inconnu par Lola : elles partent avec Gaspard, le fils de 7 ans de Lola . Direction l'Italie.
Guillaume Gouix est un acteur français qu'on aime bien, notamment par l'intensité qu'il dégage dans une grande partie de ses roles- on se souvient notamment du frère violent et touchant de Noémie Merlant dans les drapeaux de papier ainsi que ses compositions à fleur de peau dans Les Revenants ou Hors les murs .
Après avoir réalisé plusieurs courts métrages dans les lignées des personnages qu'il incarne, son long métrage en salles ce 1er février sort en salles et conserve cette même fougue et un coté sans concession que l'on devinait sans mal dans ses interprétations.
Autour d'une histoire de road trip qui voit deux soeurs qui ne se voient pas beaucoup partager le même voyage après le déces du compagnon de l'une d'entre elles, Guillaume Gouix signe un premier film solaire, optimiste, cocasse une histoire où deux sœurs doivent également apprendre à s’écouter, à s’aimer de nouveau.
Evidemment la route est semée de contradictions, de retours en arrière.
Sur un canevas assez classique, qu'on pourrait dire cousu de fil blanc, Gouix privilégie les chemins de traverse, les moments de fous rires, les instants cathartiques souvent rafraîchissants.
Guillaume Gouix maîtrise un récit qui se concentre sur ces deux femmes apparemment totalement opposées comme la glace et le feu.
Le couple d'actrice sur lequel repose le scénario provoque une belle alchimie tant les deux actrices semblent fusionnelles : Alysson Paradis, fragile et vulnérable à la fois, excessive et entière, est d’un naturel évident tandis qu'Elodie Bouchez n’est pas en reste, avec une interprétation, sensible et puissante.
Gouix qui souhaitait dans ses notes d'intention, faire un film de personnages, à la manière de ceux de , Cassavetes, Sautet, Lumet en opposition à la mouvance actuelle qui voit plutot fleurir les films de société, a parfaitement réussi son pari ..