Baz'art  : Des films, des livres...
26 décembre 2023

Critique de « L'Innocence » de Hirozaku Kore-Eda

  

Affiche-L'innocence

Saori élève seule son fils Minato depuis que son mari est décédé. Alors que le comportement de Minato l'inquiète de plus en plus, elle suspecte son professeur d'être le responsable de son changement récent et cherche à le confronter. Mais elle se heurte à une équipe de direction mutique qui cherche uniquement à ne pas faire de vagues…

On vous conseille l'innocence en salles demain car le réalisateur japonais  très estimé Kore-Eda réalise un de ses meilleurs films  autour de  la destructivité de la honte et des secrets.

Il le fait à l'aide d'une histoire qui dévoile sa complexité et ses richesses par couches successives pour mieux atteindre la luminosité de son propos.

À chaque nouveau récit contradictoire, comme dans De bruit et de fureur de Faulkner ou Rashomon d’Akira Kurozawa, nous allons nous rapprocher de la vérité et découvrir que la “monstruosité” du titre 
Captivés et émus, c'est ainsi que ce grand cinéaste  nous maintient pendant toute la durée d'un film dont il sait entretenir l'opacité, se plaisant à jeter les maints éléments du puzzle que constitue son intrigue, tels des éclats coupants, sur un tempo indolent en apparence.

A l'image de cette mère et de son fils qui regardent brûler, du calme de leur balcon, un immeuble qui, bien que voisin, semble extrêmement lointain.

image

Un enchevêtrement de récits

Le récit revient alors en arrière, le jour de l’incendie, mais vu sous un autre angle. Trois fois de suite. Contrairement aux apparences, c’est Minato qui harcelait l’un de ses camarades parce qu’il est homosexuel. Puis l’on découvre que c’est peut-être le contraire, et enfin que le professeur accusé au début est victime d’une cabale et de malentendus.

Kore-eda rebat les cartes, ajoutant à ce premier récit, deux autres : à la perspective de la mère succède celle de Hori, puis des enfants. Sur le modèle du Rashomon de Kurosawa, la vérité première se fait doute. À une intrigue linéaire et manichéenne, Kore-eda préfère lui aussi la complexité. Non sans fustiger le conformisme de ses contemporains et une société prête à s'emballer pour la première rumeur.

 

L'INNOCENCE Bande Annonce (2023) Hirokazu Kore-eda

Les trois segments de ce film ont pour originalité d'être à la fois singulièrement différents - chacun pourrait exister pour lui-même et contient à lui seul tout un monde, celui de son personnage principal - et reliés par de petites touches souterraines.

Se côtoient ainsi des individus aux prises avec un secret, une norme, une injonction et qui, en raison de traditions étouffantes jusqu'à l'absurde, ne se rencontrent jamais réellement malgré le désir évident d'y parvenir.Un film-aimant, magistral

 et pluvieux, qui n'épargne aucun faux-semblant de la société japonaise. S'il y a bien un film qu'on aurait souhaité voir porté aux nues cette année à Cannes, c'est L'Innocence.

_KBV3200_R (c)2023 Monster Film Committee

« L'Innocence », de Hirozaku Kore-Eda  (sortie le 27 décembre 2023). 

Commentaires
Qui sommes-nous ?

Webzine crée en 2010, d'abord en solo puis désormais avec une équipe de six rédacteurs avec la même envie : partager notre passion de la culture sous toutes ses formes : critiques cinéma, littérature, théâtre, concert , expositions, musique, interviews, spectacles.

Visiteurs
Depuis la création 7 736 950
Festival du Film de Royan

La 4e édition se déroulera du 3 au 8 décembre 2024 aux cinémas Le Lido de Royan et Le Relais de Saint-Georges-de-Didonne. Jimi Andréani et Jean-Paul Enna, les programmateurs du Festival, ont concocté une sélection de films en avant-première de grande qualité sur la thématique sociétale.

Le jeune public aussi, du CP à la terminale, découvrira 11 films, du long métrage au film d'animation… sur la même thématique lors des séances scolaires. Le Festival les invite à partager des émotions en regardant un film sur grand écran et à vivre pleinement cette expérience de manière collective.

Une nouveauté cette année, la création d’une compétition jeunesse avec un choix de films spécifiques adaptés au niveau scolaire des élèves.

.https://festivalfilmroyan.fr/

 

 

Festiv.iel au Théâtre de la Croix Rousse

Le TXR organise la 4e édition de Festiv·iel, son temps fort annuel dédié au féminisme inclusif, aux cultures queer et aux questions de genre et de sexualité.

4 spectacles inédits vont déplacer le regard du public sur le sexisme ordinaire, les violences sexuelles, les communautés racisées queer, en créant de nouveaux imaginaires subversifs, drôles et joyeux.

https://www.croix-rousse.com/

À partir du 27 novembre 7 JOURS, 7 FILMS JAPONAIS EN AVANT-PREMIÈRE À travers toute la France

Le Festival du cinéma japonais LES SAISONS HANABI de retour à partir du 27 novembre, à travers toute la France

https://www.hanabi.community/les-saisons-hanabi-2024/

 

Newsletter
149 abonnés