Un soir d’été — Philippe Besson; Julliard, janvier 2024
[Rentrée littéraire] Un soir d'été, Philippe Besson : l'insouciance dramatique de nos années 80
"Quand j'y songe, c'était merveilleux de ne pas avoir quelque chose à faire, d'être improductif, de se tenir dans la mollesse, l'inertie, de n’être dérangé par rien, rattrapé par rien ni personne. C'était merveilleux que, tout à coup, l'existence entière soit sans objet, sans but. Je reste longtemps les coudes plantés dans la toile cirée de la table de la cuisine, mon bol entre les mains, le regard dans le vide, occupé par aucune pensée, je n'envisage même pas la façon dont je vais remplir la journée. Une mouche butine dans un pot de confiture, captant toute mon attention. "
Comme chaque année, le narrateur ( l'auteur lui même ) accompagne ses parents en vacances sur l'île de Ré.
Il y retrouve ses habitudes estivales et ses amis.
Il y fait également la connaissance de Nicolas, nouvel insulaire, ainsi que d'Alice et son frère Marc, deux parisiens en vacances
Philippe Besson passe l’été de ses 18 ans sur l’île de Charente-Maritime, nous plonge dans la chaleur d’un été sur l’île de Ré au cours d'un été inoubliable, entre langeur et intensité, désir, et attraction, trahisons et insouciance qvant qu’un drame va brutalement lui apprendre les sentiments de perte et d’impuissance.
Dans la veine de ses meilleurs romans, qui sont souvent ceux les plus proches de l'autofiction- on pense évidemment à "Arrête avec tes mensonges"- Philippe Besson nous fait revivre ses années 80, période sans smartphone, sans réseaux sociaux, sans chaine d'information continue et réussit à trouver dans ses souvenirs personnels de jeunesse un universalisme qui nous touche au coeur..