Sortie DVD : Mineurs 27
L'histoire : Vincent Descharnes est un flic de province à l'allure ordinaire. Il y a dix ans, il a enterré une sale affaire pour sauver sa peau. Wilson et Stan ont en commun leur passion pour Déborah mais aussi un lourd secret. Il y a dix ans, ils ont subi un traumatisme dont aucun enfant ne peut se remettre. Wilson veut oublier. Stan veut parler, sans savoir qu'il met alors en marche une terrible machination…
Figurant dans la liste de films proposés par le site Ciné trafic dans le cadre de leur rubrique" un DVD contre une chronique", Mineurs 27 (maintenant disponible en DVD, Blu-Ray et VOD sur www.bacboutique.com”) avait attiré mon attention, car c'est un film dont la sortie cinéma en septembre 2011 m'avait intrigué à plus d'un titre.
Il faut savoir que son réalisateur n'est autre que Tristan Aurouet, qui s'était fait remarquer il y a presque 10 ans en coréalisant avec son ami acteur, Gilles Lelouche, le fameux Narco, comédie plutôt réussie et assez déjantée avec un Guillaume Canet au mieu de sa forme. On avait un peu perdu sa trace (moins, celle de Gilles Lelouche), et ce n'est donc qu'en 2011 qu'il revient sur le devant de la scène avec un second long métrage au sujet beaucoup plus noir puisqu'il est question de pédophilie et d'adolescents à la dérive.
Mais l'originalité du film est de ne surtout pas l'amener vers des contrées glauques et sinistres où le sujet pouvait naturellement emmener. Pour cela, Tristan Aurouet a opté pour des choix de mise en scène audacieux privilégiant l'esthétisme à tout prix. Que ce soit par la beauté des décors naturels (l'action se déroule sur la cote Atlantique, près de Royan région où j'ai passé une bonne partie de mes vacances), le travail exceptionnel sur la lumière et la photo (bravo au chef opérateur), la cinégénie manifeste et affichée des jeunes comédiens, et un lyrisme assumé, le film est d'une beauté assez renversante.
Mais la contrepartie à ce talent de filmeur est que le reste ne suit pas du tout : Mineurs 27 souffre avant tout d'un scénario plus que moyen. Tristan Aurouet n'a tellement pas voulu aller dans les recoins sordides de son histoire de pédophilie que ce qui pourrait être au départ un atout déssert le film : l'intrigue nous parait vite terriblement confuse et surtout dénué d'enjeux. Et les personnages n'apparaissent en fait rapidement que comme des pantins sans épaisseur dramatique. Et du reste, le film n'est pas aidé par la prestation d'ensemble de ses acteurs : si Jean Hugues Anglade est plutôt convaincant en ordure d'un abord totalement ordinaire, les jeunes acteurs, certes très beaux (Marie Ange Casta est encore plus sublime que sa soeur), mais assez médiocres, reconnaissons le. Et que dire des frères Lelouche (Gilles a voulu donner un coup de main à son pote) dont les scènes sensées apporter un peu d'air frais sont en réalité assez proches du ridicule?
Bref, Mineurs 27 reste un film à voir pour la beauté de ses images et de la mise en scène dans sa globalité, mais pas forcément pour vibrer devant l'histoire qui nous est contée.
Quant aux bonus, si tous ne présentent pas un égal intérêt, j'ai beaucoup aimé l'un d'entre eux, au concept plutôt original: une filmographie/biographie lue par Jean Hugues Anglade lui-même. L'acteur fétiche de Beinex s'interrompt sur certains passages pour nous livrer quelques secrets de tournage et en profite faire un petit bilan sur sa carrière. On apprend ainsi qu'il n'a pas du tout gardé un bon souvenir de sa collaboration avec Jean Rochefort pour son tout premier rôle au cinéma dans L'indiscrétion et que le tournage de Nocturne Indien a été pour lui le plus éprouvant nerveusement parlant.
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