Rock Forever : plaisant, sans plus...
Le réalisateur Adam Shankman va devenir un spécaliste des adaptations de comédie musicales. En effet, après "Hairspray déjà pas terriblement convaincant)", musical tiré du film de John Waters, Adam Shankman a adapté "Rock of Ages", un autre musical à succès qui a notamment triomphé à Broadway et qui sort demain sur les salles.
Personnellement, j'ai pu le voir en avant première au Pathé Bellecour voilà quelques semaines (lors d'une soirée avec quizz musical et déguisement à gogo), et je suis ressorti de la projection un peu mitigé, et surtout pas aussi emballé que j'aurais voulu l'être, moi qui suis pourtant fan de films musicaux en tous genres.
Rock Forever raconte l’histoire d’une jeune provinciale, Sherrie, et d’un garçon de la ville, Drew, qui se rencontrent sur le Sunset Strip à la poursuite de leurs rêves hollywoodiens. Leur romance teintée de rock ‘n’ roll est racontée par l’intermédiaire des tubes palpitants de Def Leppard, Joan Jett, Journey, Foreigner, Bon Jovi, Night Ranger, REO Speedwagon, Pat Benatar, Twisted Sister, Poison, Whitesnakeet bien d’autres encore.
Bref, le film cherche visiblement à concilier plusieurs générations de spectateurs, les nostalgiques du rock FM des années 80 et les ados d'aujourd'hui, une large partie du film exploitant une histoire sentimentale qui fait pas mal penser à Glee ou High School Musical.
Mais la mayonnaise ne prend jamais vraiment tant le regard du réalisateur sur les années 80 est plus moqueur que sincère : l'aspect parodique n'est jamais loin, et les passages chantées ne sont pas vraiment une réussite du genre: les premiers morceaux notamment sont assez ratés niveau chorégraphie et orchestration.
Et l'histoire d'amour entre Sherrie et Drew plonge les deux jambes en avant dans la miévrerie et la guimauve, et plombé encore plus par le manque de charisme flagrant des deux jeunes acteurs, assez lénifiants en diable.
Heureusement, le film comporte quand même ses quelques morceaux de bravoure, et surtout il est sauvé par la prestation de ses acteurs experimentés, qui, visiblement, s'amusent follement dans des rôles assez extravagants.
Parmi eux, j'ai trouvé Alec Baldwin particulièrement réjouissant dans son rôle de vieux rockeur un peu fatigué, tenancier d'une boite de rock sur le déclin. Mais évidemment, c'est Tom Cruise, autour duquel se base toute la promotion du film qui tire toute la couverture à lui : il faut dire que sa performance de rock star à la Iggy Pop, complétement mégalo et borderline qui va se découvrir totalement transformé par les joies de l'amour.
Si le film se regarde finalement avec un certain plaisir, c'est assurément beaucoup à cet acteur (que je n'aime pourtant pas beaucoup, même s'il a tourné dans quelques chefs d'oeuvres, de Magnolia à Eyes Wides qu'il le doit!