Baz'art  : Des films, des livres...
1 octobre 2012

Paris vu par Hollywood : une expo magique....comme Paris!!!

Si mon dernier séjour dans la capitale, la semaine passée, fût plus gourmand (certains pourront comprendre pourquoi) et familial que vraiment culturel, j'ai quand même tenu à y faire une exposition, et pas n'importe laquelle, puisqu'elle est exclusivement consacrée à ma grande passion, évidemment le cinéma.

Ainsi, dès mon arrivée son ouverture, je suis allé patiemment faire la queue sous la pluie (précision un peu inutile, on est à Paris) devant les salons de l'Hôtel de Ville de Paris pour aller voir l'exposition "Paris vu par Hollywood" qui a pour ambition d'évoquer la manière dont le cinéma américain, sur plus d’un siècle, a représenté la capitale française, lui offrant une place de choix dans l’histoire du cinéma.

L'exposition étant gratuite, comme toutes celles proposées par la Ville de Paris (quelle "riche" idée!), il y avait pas mal de monde aussi bien dans la salle d'exposition que dehors; un portier étant présent pour réguler les entrées et les sorties des parisiens cinéphiles.

 Une fois entrés, on est très vite séduit par la scénographie de l'exposition, qui utilise l'espace d'une seule et immense pièce et qui mélange des documents de plusieurs nature : photos, costumes, notes de production

Rythmée par de nombreux extraits de films et réunissant photographies, maquettes de décors, costumes, scénarios, affiches, l’exposition rassemble près de 400 documents, provenant d’archives françaises et américaines telles que la Cinémathèque française (plus de 150 oeuvres proviennent de ses collections), la bibliothèque des Oscars (Margaret Herrick Library), Warner archive… et de collectionneurs privés.
J'ai pu y découvrir  avec un vrai plaisir de gosse des dessins, des décors d’Un Américain à Paris de Vincente Minelli, de Moulin Rouge de John Huston, de Minuit à Paris de Woody Allen… Des robes dessinées par Hubert de Givenchy pour Audrey Hepburn, les statues monumentales créées par le décorateur Dante Ferreti pour Hugo Cabret de Martin Scorsese.

Sans oublier, ce qui est certainement la clé de cette exposition, une pluie d'extraits de films diffusés sur un écran monumental de 20 mètres de long, proposant un montage mêlant extraits de films, photographies et affiches, résumera un siècle de correspondance ininterrompue entre Hollywood et Paris.

Gene Kelly et Leslie Caron dans Un américain à Paris de Vincente Minnelli, 1951.
© Turner Entertainment Co. Disponible sur WarnerTV / Visuel Prod DB.

Car, et c'est ce qui constitue le fil conducteur de cette exposition, Paris est, de loin, la ville étrangère la plus représentée dans le cinéma hollywoodien : plus de 800 films américains ont été tournés à Paris ou reconstituent la capitale française en décor.

C'est en partant de ce postulat que l'exposition nous propose de suivre de façon chronologique, du cinéma américain du tout début à celui d'aujourd'hui, le lien entre la ville et les studios américains.

Pour Hollywood, capitale du cinéma muet, Paris est d’abord une ville d’histoire, la cité médiévale de Notre-Dame de Paris, roman de Victor Hugo extraordinairement populaire aux États-Unis, la ville de la civilisation du plaisir de la fin l’Ancien Régime, contrastant avec celle de la peur et de la violence révolutionnaires.

On peut donc s'apercevoir, au gré des documents proposés, que  la représentation de Paris des années 30 et 40 joue essentiellement sur le registre de la sophistication et de l’érotisme. Paris est la capitale du raffinement, de la haute société mondaine à laquelle Lubitsch apporte sa « touch ».

 L’âge d’or, éclatant, coloré, musical, du Paris Belle Époque dans la représentation hollywoodienne de la ville, prend place au cours des années 50. Voici une décennie de films cancan, véritable musée impressionniste et bohème d’un Paris qui se multiplie à l’infini, toujours plus spectaculaire, reconstitué dans les studios californiens tel un tableau animé en musique et en chansons.


Peter Sellers dans À la recherche de
la Panthère rose de Blake Edwards, 1975.
Return of the Pink Panther © 1975 Metro-Goldwynmayer Studios Inc.
Tous droits réservés.

À partir des années 50, les cinéastes américains viennent enfin tourner à Paris, qui devient un terrain de jeu pour certains d’entre eux (Blake Edwards, Stanley Donen, Alfred Hitchcock…) et une ville moins décorative, même si elle reste empreinte de clichés. Funny Face puis Charade de Stanley Donen représentent l’archétype de ces films rapides et élégants qui arpentent la capitale via ses passages obligés. Les films hollywoodiens donnent une forme concrète à leur rêve parisien, ne serait-ce qu’en employant bon nombre d’acteurs et de techniciens français.
Après une certaine période de désintérêt durant les années 70, la ville revient en force comme espace du film policier, du film d’action, du film de complot, dans des gros budgets hollywoodiens souvent spectaculaires. Mais ce Paris est double : il fige les clichés traditionnels en stéréotypes répétitifs, tout en changeant : il est plus inquiétant, plus mêlé, plus violent, tout en conservant cet inégalable pétillement qui fait son aura autour du monde.

Je n'ai évidemment rien manqué de cette exposition,  regardant minutieusement le moindre des détails de tous ce qui était exposé, et j'ai notamment observé avec un intéret certain la  vingtaine d’écrans permettant de découvrir près de 70 extraits de films, des premiers films d’Edison à ceux de Woody Allen, ainsi que des reportages sur les tournages de Drôle de Frimousse de Stanley Donen, L’Étau d’Alfred Hitchcock, et bien d'autres encore.
 

Asa Butterfield
dans Hugo Cabret
de Martin Scorsese, 2011.
Jaap Buitendijk © 2011 GK Films, LLC.
Tous droits réservés.

 Car comme le jeune héros du film Hugo Cabret, le dernier Scorsese qui célébrait aussi bien le cinéma que la ville lumière,  je n'ai cessé, pendant l'heure et demie que j'ai passé dans les salons d'hôtel de ville, d'être aussi enchanté qu'un gosse par cette exposition largement à la hauteur de mes éspérances.

Pour tous les parisiens ou touristes qui ont été attirés par cet article et cette exposition, ne la surtout manquez pas, elle dure jusqu' au 15 décembre 2012 seulement !!!

Commentaires
R
Bonjour, je viens de découvrir ton blog et particulièrement cet article.<br /> <br /> je ne connaissais pas cette expo damn!<br /> <br /> <br /> <br /> Le cinéma vu de Paris!<br /> <br /> Il nous reste donc 1 mois et demi...c'est pas assez!
Répondre
F
@george, super tu me diras ce que tu en as pensé? <br /> <br /> @aurore : ah tu sais , j'ai pas énormément de mérite, le dossier de presse m'a bien aidé :o) oui je sais qu'il peut faire à Paris j'y ai vécu 25 ans, mais c'est quand meme pas le plus fréquent... :o)<br /> <br /> oui au boulot je suis sur IE mais tout merde de la bas en fait, ils veulent pas qu'on blogue, comprend pas :o)<br /> <br /> @potzina : ah c sur que ca serait mieux en vrai, j'ai pensé à toi pendant l'expo tu aurais adoré :o)<br /> <br /> @nio : aurore te dira qu'il fait jamais froid sur Paris...si tu l'attends tu le verra jamais:o)<br /> <br /> @anna : c sur que c pas donné un voyage à Paris j'en sais qq chose<br /> <br /> @lola : merci bcp
Répondre
L
tu en parles bien de cette expo... impossible de pas vouloir y aller aprés ca :o
Répondre
A
ça donne envie ! J'espère avoir l'occasion et les moyens d'aller sur Paris d'ici là !
Répondre
N
Hooo la belle expo. Je sais où j'irais me réfugier quand le froid deviendra plus corrosif sur la capitale. ;)
Répondre
Pour en savoir plus

Webzine crée en 2010, d'abord en solo puis désormais avec une équipe de six rédacteurs selon les périodes. l'objectif reste le même : partager notre passion de la culture sous toutes ses formes : critiques cinéma, littérature, théâtre, concert , expositions, musique, interviews, spectacles.

 

Contact de l'administrateur

Envoyer un mail à l'adresse suivante : philippehugot9@gmail.com 

Visiteurs
Depuis la création 7 563 969
MUSEE DES CONFLUENCES EXPOSITION EPIDEMIES PRENDRE SOIN DU VIVANT

 

MUSEE DES CONFLUENCES EXPOSITION EPIDEMIES PRENDRE SOIN DU VIVANT

(du 12 avril 2024 au 16 février 2025).

Peste, variole, choléra, grippe de 1918, sida et très récemment COVID-19… Depuis des millénaires, les épidémies affectent les sociétés humaines ainsi que les autres espèces animales. Comme une enquête historique, l’exposition revient sur ces événements qui ont bouleversé la vie sur tous les continents.

 

Jazz Day : 24 heures pour célébrer la diversité du jazz

Pour la 11e année consécutive, Jazz à Vienne coordonne la programmation du Jazz Day sur le territoire lyonnais et ses alentours.

Depuis le 36e congrès de l'UNESCO en 2011, à l'initiative d'Herbie Hancock, le 30 avril est une journée de célébration du jazz dans toute sa diversité.

Cette année, la programmation de cette journée compte une quarantaine d'événements festifs et musicaux à Lyon, Vienne, Saint-Etienne, Villefranche-sur-Saône et Bourgoin-Jallieu.

Jazz Day | Jazz à Vienne (jazzavienne.com)