seeQuelques semaines après l'arrivée dans les kiosques de So film dont j'avais parlé ici, un autre revue cinéma vient tenter de faire sa place parmi la pléthore de magazine ciné.

Cette revue, intitulée brièvement See (bon tout le monde a fait de l'anglais au collège, on va quand même pas  traduire ce verbe :o)), et sous titrée le Cinemagazine (personne n'y avait jamais pensé à celle la?), est sortie le 25 octobre dernier, avec un gros tirage (100 000 exemplaires ), ce qui prouve qu'il y a un bon espoir autour de ce titre, qui pourrait, comme l'a fait justement So film, concurrencer avec succès ses confrères de la presse écrite dans un marché où celle ci est pourtant en net déclin.

 Dès que j'ai vu ce magazine chez de mes buralistes favoris, alors même que je j'ignorais tout de cette nouvelle publication, je n'ai pas hésité à l'acheter afin de juger des atouts de cette revue par rapport aux autres.

Visiblement, par rapport à première et Studio Ciné Live, plus ciblés autour de la tranche d'âge 15-25 ans, See est destiné aux 30-45 ans, soit ma tranche d'âge.

C'est en tout cas ce que j'ai appris en lisant une interview de Bertrand Le Port, directeur de la rédaction et directeur artistique du magazine, mais ce n'est pas vraiment ce qui m'avait frappé lors d'une première lecture du magazine, qui m'avait semblé au contraire viser les mêmes générations que les magazines précitées.

Entre la couverture consacrée à Daniel Bond Craig, et un cahier critique mettant en avant Skyfall, Frankeenweenie et Looper, je me suis dit que les films choisis étaient clairement mainstream et de ce fait, la revue se démarquait a priori peu de Studio CinéLive ou de Première, contrairement à un So film, un peu à part  dans la presse ciné, avec son style décalé et bobo, et ses dossiers carrément vus nulle part ailleurs ( je vous conseille un gros dossier passionnant sur les nains au cinéma dans le dernier numéro d'octobre).

En refeuilletant plus longuement le mag, je me suis rend compte que SEE se positionnait en fait comme un magazine de cinéma plus glamour que ses concurrents. et tendait en fait tout autant vers les magazines masculins haut de gamme tels que GQ ou L’Optimum et également les news comme l'Express, Le Nouvel Observateur ou Le Point.

See comporte notamment un cahier mode assez important avec notamment une rubrique dans laquelle une personnalité (le DJ Bob Sinclar dans le premier numéro) a se met en scène dans plusieurs scènes issues des chefs d'oeuvre du 7eme art). Une  autre rubrique, looké comme,  décrypte le style vestimentaire d'une icône de cinéma, ici John Malkovich.

Pour le créateur de la revue,  la presse cinéma était un peu autocentrée,  alors même qu'il y avait à ses yeux, plein de rubriques qu’on peut retrouver dans la presse féminine ou masculine et qu’on pouvait très bien adapter à un magazine ciné.

Alors sans doute suis je un peu vieux jeu, mais personnellement, alors que les revues de la presse généraliste possèdent pratiquement toutes leurs rubriques ciné, je demande justement à ce que la presse cinéma reste cantonnée à sa spécialisation et ne pas aborder des sujets comme la mode qui ne m'interesse pas du tout.

 Quant à l'éccléctisme dont se revendiquent les rédacteurs de la revue, fiers de consdérer leur bébé comme une synthèse entre les Cahiers du Cinéma et les magasines précités, plus commerciaux,  c'est tout à l'honneur de SEE de se positionne comme un magazine  de tous les cinémas, mais j'ai plus eu l'impression que le cinéma commercial était privilégié que le cinéma d'auteur.

Bref, si le projet de sortir un magazine papier alors que les blogs et les sités ciné n'ont jamais été aussi nombreux sur la toile est très ambitieux et à saluer, la revue ne me semble pas, à première vue assez singulière pour se différencier de ses concurrents pour marquer son territoire et réussir à imposer sa marque ( et son prix n'est pas à.

Mais sans doute faut il espérer que la revue, qui ne fonctionnement économiquement que par des fonds privés, puisse un peu avoir le temps de durer pour s'imposer et évoluer dans le bon sens afin que See devienne vraiment un magazine qui compte dans la presse écrite ciné.