Baz'art  : Des films, des livres...
23 juin 2013

Plongeons vite dans ces beaux 3 mondes!!

 image001Entre deux concours, pourquoi ne pas reparler cinéma d'un point de vue un peu plus critique??

C'est ainsi que j'aimerais revenir sur un bien joli film, Trois mondes, qui est déjà sorti en DVD il y a plusieurs semaines maintenant (le 6 mai dernier exactement, édité par France Télévisions Distribution) et qu'il m'importe de vous en parler, vu qu'il n'a pas eu le succès public et critique qu'il méritait.

Ce film avait été présenté  à Cannes l'an passé, dans la section "Un certain Regard", et son intrigue, son casting, et l'identité de sa cinéaste m'interessait beaucoup.

Hélas, il est sorti en salles en décembre, et, comme je vous l'ai déjà dit une ou deux fois, le mois de décembre est généralement très prolixe en bons films, alors même que ce n'est pas le mois idéal pour moi pour aller dans les salles obscures.

Bref, j'avais hélas raté ce long métrage de Catherine Corsini,  dont j'avais beaucoup aimé La Répétition avec Emanuelle Béart, ou Partir, avec Kristin Scott Thomas, et j'ai été heureux lorsque Mélissa, l'attaché de presse de France Télévisions me l'a proposé en rattrapage en DVD test.

Le sujet de ce film est un de ceux qui me passionnent le plus car il nous parle d'un dilemne moral, un thriller sur la culpabilité, très souvent le genre de sujets intelligents et périlleux qui nous offrent de bien beaux films.

Un dilemne moral, si je veux un peu jouer les maitres Cappelo, c'est une situation où un individu est placé devant un choix qui met en confrontation son système de valeurs habituels. Forcément, si je n'ai pas très envie de vivre cela dans ma vie de tous les jours, appréhender un dilemne moral par le biais d'une fiction cinématographique est souvent très jouissif.

 Dans ces 3 mondes, le personnage central, Al, jeune homme d'origine modeste en passe de réussir dans l'échelle sociale,  renverse un  soir un homme par accident et  décide de s’enfuir sans se retourner.

Cependant, une jeune femme assiste à la scène, se lie d’amitié avec l'épouse de la victime et part à la rencontre d'Al pour le pousser dans ses retranchements.

Raphaël Personnaz - © D.R

Les 3 mondes est un film passionnant parce ce qu'il dit sur la culpabilité et l'impossibilité de vivre avec, lorsqu'on n'est pas un salaud au départ, mais un type honnête au départ qui a simplement peur de tout perdre en assumant ses actes.  Ces Trois mondes vont nous faire plonger  Al  dans une descente aux enfers, car il va progressivement tout faire pour  se racheter auprès de la famille de sa victime, quitte à abandonner ce qu'il avait construit.

Le film s'appelle «Trois mondes» car il confronte  trois origines sociales différentes: Al est un homme d’origine modeste qui est maintenant au sommet. Juliette, témoin de l’accident, est une étudiante de classe moyenne. Il y a également Vera, clandestine, qui est l’épouse de la victime.

Certes, ces classes sociales sont peut-être parfois un peu trop grossièrement dessinées, et on aurait aimé parfois un peu plus de subtilité dans la façon dont elles sont décrites (l'image laissée par la communauté des sans papiers est quand même un peu détestable ) et certaines scènes ( la romance entre Al et Juliette, et pourtant dieu sait que j'adore les love stories) sont incontestablement superflues et alourdissent l'ensemble.

Mais Ces "Trois mondes" demeurent quand même une bien belle réussite, grâce à la force de son sujet de départ qui emporte le morceau, et aussi grâce à la mise en scène de Catherine Corsini, qui s'attarde avec  une vraie élégance et une vraie justesse sur des moments de doute, de tension entre les personnages, retranscrivant avec crédibilité ces tourments intérieurs des personnages.

Et encore plus que la mise en scène, ces dilemnes moraux dont je vous parlais au début du billet sonnent vrais car les comédiens qui les incarnent sont assez prodigieux. Parmi eux, la toujours épatante Clothilde Hesme, aussi fantastique que dans Les Revenants ou dans les Chansons d'amour, dans un registre différent, ou encore, dans le  difficile rôle d'Al, un Raphaël Personnaz dont  je n'imaginais pas le jeu aussi intense et troublant  ( à cause d'un lamentable procès d'intention fait aux beaux mecs!!).

Au final, malgré quelques maladresses d'écriture, ces Trois monde est un beau film émouvant et fort, que je ne saurais que trop conseiller d'aller  rapidement voir en DVD.

Commentaires
P
C'est rigolo parce que moi j'aurais plutôt tendance à avoir envie de le voir pour Raphaël Personnaz ! Comme quoi... ;)
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